InfoSoir : Avec le projet de l'Ensa, votre commune se voit limiter et réduire son assiette foncière, quelles sont les conséquences de cette situation ? M. Azaoui : C'est vrai , je suis submergé par les doléances des citoyens qui sont dans le besoin en matière de logement, de travail, etc. Cette situation freine même le rythme de développement local. Car, les infrastructures qu'on devra réaliser ne seront pas vraiment dans l'intérêt des citoyens. La grande partie des terrains de la commune feront partie désormais du plan de la nouvelle ville et donc automatiquement dénaturés et effacés. On n'a aucun projet ni de logement ni de développement pour le moment, tout est bloqué, je ne gère que les affaires courantes de la commune. Mais vous avez tout de même réalisé quelque chose pour les habitants ? Bien sur. Nous avons réalisé le nécessaire, comme les écoles par exemple. Il n'y avait à Rahmania qu'une seule école primaire avant 1996. Dès mon arrivée, on a pu réaliser un CEM en 2006. En 2004, on a aussi fait des travaux d'extension de l'école primaire où il y a désormais 6 classes au lieu de 2 avant. La canalisation a été refaite à 98 %. Nous avons aussi réalisé 3 salles de soins. Des efforts ont été déployés aussi pour améliorer l'éclairage public, la réfection des routes, la maison de jeunes. Mais, il faut reconnaître qu'on a beaucoup souffert durant la période du terrorisme. Plusieurs infrastructures ont été détruites. Votre commune compte deux grands bidonvilles, que comptez vous faire pour leurs habitants ? Ce sont des habitants qui sont arrives des wilayas limitrophes, Blida, Médéa, Chlef… Ils ont fui le terrorisme et ils ont trouvé refuge ici. Ils n'ont aucun document et ce n'est pas du tout de mes prérogatives de les reloger ou de démolir leurs baraques. Leur cas est similaire à celui des centaines de bidonvilles qui existent dans la capitale.