Résumé de la 128e partie n L'inspection des affaires d'Ethel révèle que le poignard qui servait de coupe-papier a disparu. «Vous rappelez-vous la dernière fois où vous avez vu ce poignard, Tse-Tse ? demanda-t-il. — Oui. Il était là les deux jours de la semaine où je suis venue faire le ménage. Mardi et jeudi.» O'Brien regarda Douglas Brown. «Le poignard n'était pas là hier, quand nous avons relevé les empreintes. Aucune idée de l'endroit où nous pouvons le trouver ?» Douglas avala sa salive et prit un air absorbé. Le coupe-papier se trouvait sur le bureau vendredi matin. Personne n'était venu, à l'exception de Ruth Lambston. Ruth Lambston. Elle avait menacé de raconter à la police qu'Ethel s'apprêtait à le déshériter. Mais il avait déjà dit aux policiers qu'Ethel retrouvait toujours l'argent qu'elle l'accusait d'avoir volé. Brillant de sa part. A présent, devait-il leur parler de Ruth ou simplement dire qu'il ne savait pas ? O'Brien répétait sa question, d'un ton insistant cette fois. Douglas décida qu'il était temps d'éloigner de lui l'attention des flics. «Ruth Lambston est venue ici, vendredi après-midi. Elle a repris une lettre que Seamus avait déposée pour Ethel. Elle m'a menacé de vous révéler qu'Ethel était en rogne contre moi, si je dénonçais Seamus.» Douglas s'arrêta, puis ajouta presque religieusement : «Le coupe-papier était là, le jour où elle est venue. Elle se tenait près du bureau au moment où je suis allé dans la chambre. Je ne l'ai pas revu depuis vendredi. Vous feriez mieux de lui demander pour quelle raison elle l'a volé.» Dès qu'elle avait reçu l'appel téléphonique affolé de Seamus, le samedi après-midi, Ruth avait fait des pieds et des mains pour joindre chez elle la directrice du personnel de sa société. C'était elle qui avait envoyé l'avocat, Robert Lane, au commissariat de police. Lorsque Lane ramena Seamus chez lui, Ruth crut que son mari était au bord de la crise cardiaque et voulut l'emmener à l'hôpital. Seamus refusa avec véhémence, mais il accepta d'aller se coucher. Les yeux rougis, gonflés de larmes, il entra d'un pas lourd dans sa chambre. Il était anéanti, brisé. Lane attendit dans le living-room pour parler à Ruth. «Je ne suis pas avocat d'assises, annonça-t-il carrément, et il faudra en trouver un de taille pour votre mari.» Ruth baissa la tête. «D'après ce qu'il m'a raconté dans le taxi, il a peut-être une chance de bénéficier d'un acquittement ou d'une réduction de peine en plaidant la folie passagère.» Ruth se glaça : «Il a avoué l'avoir tuée ? — Non. Il m'a dit qu'il l'a poussée, qu'elle s'est emparée du coupe-papier, qu'il le lui a arraché des mains et que dans la bagarre, elle a eu la joue droite entaillée. Il m'a aussi avoué qu'il avait engagé un individu qui traînait dans son bar pour la menacer au téléphone.» Les lèvres de Ruth se crispèrent. «Je l'ai appris hier soir.» Lane haussa les épaules. «Votre mari ne résistera pas à un interrogatoire serré. A mon avis, mieux vaut qu'il avoue et tente d'obtenir une réduction des charges. Vous croyez qu'il l'a tuée, n'est-ce pas ? — Oui.» Lane se leva. (à suivre...)