Résumé de la 33e partie n Neeve harcèle de questions Brown, le neveu d'Ethel. Cette dernière n'a pas donné signe de vie depuis plusieurs jours. Douglas Brown glissa sa cravate autour de son cou. «Je dois partir travailler. Laissez les vêtements d'Ethel, mademoiselle Kearny.» Il se tourna vers Tse-Tse. «Et si vous trouvez un moyen de faire le ménage là-dedans, ce ne serait pas du luxe. Je vais ranger mes affaires dans un coin au cas où Ethel déciderait de nous faire la faveur de son retour.» Il paraissait pressé de partir, à présent. Il pivota sur lui-même et se dirigea vers la chambre. «Une minute», dit Neeve. Elle attendit qu'il se retourne. «Vous dites que vous êtes arrivé vendredi vers quinze heures. Vous deviez donc être là quand j'ai essayé de livrer ces vêtements. Voudriez-vous m'expliquer pourquoi vous n'avez pas ouvert la porte ce soir-là ? Cela aurait pu être Ethel qui avait perdu sa clé. Non ? — A quelle heure êtes-vous venue ? — Vers dix-neuf heures. — Je suis sorti chercher quelque chose à manger. Navré.» Il disparut dans la chambre et referma la porte. Neeve et Tse-Tse se regardèrent. Tse-Tse haussa les épaules. «Je ferais bien de me mettre au travail.» Elle prit l'accent chantant. «Zut et flûte, Stockholm serait plus facile à nettoyer que cet endroit avec tout ce fourbi.» Sa voix changea. «Tu ne crois pas qu'il est arrivé quelque chose à Ethel, hein ? — Je demanderai peut-être à Myles de vérifier les déclarations d'accidents. Mais je dois dire que le charmant neveu ne paraît pas mort d'inquiétude. Lorsqu'il s'en ira, je suspendrai ces affaires dans la penderie d'Ethel.» Douglas Brown sortit de la chambre à coucher un moment plus tard. Vêtu d'un costume bleu nuit, un imperméable sur le bras, ses cheveux brossés en vagues épaisses, il était séduisant malgré son air boudeur. Il sembla surpris et peu ravi que Neeve fût encore là. «Je vous croyais très occupée, lui dit-il. Avez-vous l'intention de faire le ménage, vous aussi ?» Les lèvres de Neeve prirent un pli menaçant. «J'ai l'intention de suspendre ces vêtements dans la penderie de votre tante, afin qu'elle puisse les avoir sous la main lorsqu'elle en aura besoin, et je compte ensuite m'en aller.» Elle lui tendit brusquement sa carte. «Prévenez-moi si vous avez de ses nouvelles. Moi, en tout cas, je commence à m'inquiéter.» Douglas Brown jeta un coup d'œil sur la carte et la glissa dans sa poche. «Je ne vois pas pourquoi. ?a fait deux ans que je vis New York, et elle m'a fait le coup de la disparition au moins trois fois, s'arrangeant habituellement pour me faire poireauter au restaurant ou ici même. Je me demande si elle n'est pas bonne à enfermer. Avez-vous l'intention de rester jusqu'à son retour ? — Je ne vois pas en quoi ça vous regarde, mademoiselle Kearny, mais il est probable que oui. — Avez-vous une carte de l'endroit où je peux vous joindre durant vos heures de travail ?» Neeve sentait la moutarde lui monter au nez. (à suivre...)