Alternative n Pauvre en pluviométrie, Tlemcen multiplie les infrastructures hydrauliques et exploite ses eaux souterraines. Un programme ambitieux y a été entamé. La direction de l'hydraulique de la wilaya a mobilisé de 1999 à ce jour, plus de 20 milliards de centimes pour renforcer le réseau AEP par le biais de sondage de nouvelles sources d'eau, de raccordement de canalisations et d'équipement des stations de pompage. Selon le directeur de l'hydraulique de la wilaya, ces opérations se sont concrétisées sur le terrain par le fonçage de 65 nouveaux forages et leur raccordement par des canalisations sur une longueur de 17 452 mètres linéaires (ML) pour garantir un débit supplémentaire de 94 litres/seconde. La réhabilitation du réseau d'AEP, sur 361 310 ML, a touché 485 000 habitants, alors que le raccordement des nouvelles canalisations sur une longueur de 271 449 ML a bénéficié aux 320 000 habitants des régions déshéritées de la wilaya, notamment celles ayant vécu de longues années sans eau dans les robinets, à savoir les communes de Fellaoucène, Aïn El-Kébira et Sebdou. S'agissant du stockage de l'eau avant sa distribution, la direction du secteur a réalisé 17 réservoirs dotés d'une capacité globale estimée à 34 000 m3 destinée à 210 000 habitants. Parallèlement à ces travaux d'importance, visant à équiper ce secteur et à le renforcer, des études techniques relatives au projet d'exploitation des eaux souterraines de la zone du chott El Gharbi de la wilaya de Tlemcen et le transfert de ses eaux potables vers plusieurs zones de la wilaya, notamment, Sidi-Djillali, el-Gor, Sebdou et el-Aricha et Bouihi, ont été lancées, a-t-on ajouté. Ces nappes phréatiques occupent un bassin versant s'étendant sur une superficie de 12 000 km2 et devront permettre, à moyen terme, de mobiliser un volume estimé à 40 millions de m3/an d'eau potable, selon le même responsable qui a souligné que cet important projet nécessite l'ouverture de chantiers de fonçage de puits et forages, de réalisation de stations de pompage d'eau, de nouveaux raccordements pour relier chott El- Gharbi à plusieurs zones déficitaires en matière d'eau. Par ailleurs, des travaux de transfert des eaux du nouveau barrage de Sekkak au profit du grand Tlemcen en passant par Hennaya ont été lancés pour mobiliser quelque 7 millions de m3/an, selon le directeur de l'hydraulique. Ce projet, renforcé par un réseau AEP, est composé d'une station de traitement d'eau dotée d'une capacité de 19 200 m3/jour, de 3 stations de pompage réparties tout au long de la ligne reliant le barrage à Tlemcen (33 km) pour un investissement de l'ordre de 3,5 milliards de centimes. Pour ce qui est des perspectives du secteur, il est prévu, selon la même source, la réalisation de deux projets de dessalement d'eau de mer à Honaïne et Souk Tleta par deux sociétés étrangères (espagnole et indonésienne) pour une capacité, de 200 000 l/jour, pour chacune d'ellles, ce qui permettra de consacrer les eaux des barrages à l'agriculture et les périmètres irrigués.