La nappe souterraine de la Mitidja qui alimente les wilayas du Centre, à savoir Blida, Alger, Boumerdès et Tipasa, est surexploitée. Elle est à la limite d'être totalement asséchée. Durant la dernière décennie, la nappe phréatique a presque perdu tout son volume d'eau. Aujourd'hui, sa réserve ne dépasse pas les 200 millions de m3. Pour faire face à cette situation, les responsables du secteur de l'hydraulique de la wilaya de Blida n'ont pas cessé de tirer la sonnette d'alarme afin qu'on se penche sérieusement sur cette affaire pour sauver la nappe phréatique de la Mitidja. Pour ce faire, des projets titanesques ont été entamés. Un barrage dans la localité de Douira est en train de voir le jour. Ce barrage, qui sera alimenté par les eaux de l'oued El-Harrach provenant de Hammam Melouane, servira à l'irrigation de la région centre. La mise en service du programme sectoriel en matière d'investissement a permis aussi la réalisation des infrastructures d'envergure, telles que la pose de canalisations pour l'alimentation en eau potable, mais aussi pour l'assainissement et l'hydraulique agricole. Selon les responsables du secteur, cette année, la pluviométrie a été clémente ; la wilaya a enregistrée un volume de près de 800 millimètres, alors qu'elle n'a jamais dépassé les 706 millimètres/an. L'écoulement superficiel à travers le réseau hydrographique a atteint les 550 millions de m3 par an. Cette capacité d'eau a permis au barrage de Bouroumi de régulariser un volume de 188 millions de m3 par an. Suite à la déviation des eaux de l'oued Chiffa, le même barrage a été alimenté durant l'année dernière avec 54 millions de m3/an alors que cette année, un volume de 19 à 20 millions de m3 sera transféré de l'oued Djar vers le barrage de Bouroumi qui a atteint cette année les 60 millions de m3. “L'utilisation des eaux superficielles pour l'irrigation est un moyen de soulager ou de préserver les eaux souterraines de la Mitidja, connue pour sa grande qualité d'eau”, affirme M. Saâdi, directeur de l'hydraulique de la wilaya de Blida, qui ajoute que la consommation annuelle de chaque citoyen dans cette wilaya a atteint les 142 litres/jour. L'un des plus grands objectifs des responsables du secteur de l'hydraulique est de retrouver la confiance du citoyen (consommateur) afin d'éviter que les capacités de stockage d'eau ne se transforment en réserve personnelle ou individuelle. “Le secteur n'est pas arrivé à instaurer une confiance vis-à-vis de l'abonné, c'est à nous de trouver une solution pour que le citoyen n'utilisera plus les bâches d'eau ou les citernes. Nous nous attelons, avec nos collaborateurs de l'ADE, pour que les citoyens se débarrassent des moyens de réserve. Nous devons arriver à les convaincre et cela, ne peut être réalisé que lorsque l'eau arrive au citoyen en H24”, estime notre interlocuteur, qui ajoute aussi, concernant la mauvaise gestion de l'eau, que certaines communes refusent de céder la gestion à l'ADE. Sur les 25 communes que compte la wilaya, 11 seulement sont gérées par l'ADE qui trouve des difficultés à se faire léguée la gestion de l'eau. “Nous héritons des entreprises communales de gestion de l'eau sans le moindre équipement et avec un effectif qui n'est pas du tout qualifié. Notre entreprise n'a pas les moyens pour l'instant d'absorber ses entreprises communales”, explique M. Zerrouk, directeur de l'ADE de Blida, qui affirme que 83 000 abonnés sont inscrits au réseau de l'ADE dans cette wilaya. Evoquant le problème du payement de la facturation, M. Saâdi dira que “la majorité des citoyens ne payent pas l'eau qui est gérée par les communes. Certains payent une facture forfaitaire de 100 DA par an, et c'est là aussi un grand problème. Sans parler des fraudeurs qui son branchés illicitement”, fait remarquer le responsable qui, selon lui, 520 milliards de centimes devront être débloqués pour la réalisation d'autres réseaux d'assainissement dans la wilaya de Blida, où 115 forages destinés à l'AEP ont été réalisés. Le responsable signale que plus de 71 milliards de centimes ont été consommés pour la réalisation de 8 opérations en matière de mobilisation.