Chiffre n Le nouveau programme quinquennal 2009-2013 prévoit un budget de 19 milliards de dollars pour le développement du secteur hydraulique. L'annonce a été faite récemment par Dahou Ould Kablia alors ministre des Ressources en eau par intérim, à Istanbul (Turquie) lors du Forum mondial sur l'eau. Selon le ministre, les grandes lignes de ce nouveau programme concernent la réalisation de plusieurs ouvrages de mobilisation, d'approvisionnement en eau, d'assainissement et d'irrigation. Un nouveau programme qui soutiendra donc les actions déjà engagées en amont. Ce budget conséquent confirme en effet, la volonté de l'Etat de faire de l'accès à l'eau un droit pour tous les citoyens. Il est évident qu'avec cette enveloppe financière colossale, le secteur de l'eau se renforcera davantage à l'avenir. Auparavant et faisant allusion aux multiples projets (près de 1 500) lancés dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance de 2005/2009, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, s'était félicité des réalisations tous azimuts en déclarant que l'eau est, désormais, «une bataille gagnée». Une victoire qui a été rendue possible grâce à des investissements massifs consentis par l'Etat notamment dans la mobilisation des eaux conventionnelles à travers la réalisation de grands ouvrages hydrauliques. En effet, l'Algérie possédera, à la fin de l'année en cours, 72 barrages d'une capacité globale de 7,4 milliards de m3. Ces réserves d'eau sont destinées à alimenter h/24 les besoins domestiques et industriels de plusieurs wilayas du pays à travers un réseau national d'alimentation long de 60 000 kilomètres. Ainsi, à l'est du pays, le grand complexe hydraulique de Beni-Haroun, dans la wilaya de Mila, d'une capacité de stockage de près d'un milliard de m3 et opérationnel depuis septembre 2007, a permis d'alimenter quatre millions d'habitants, répartis sur le territoire de six wilayas et l'irrigation de 40 000 hectares. Le barrage de Taksebt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, d'une capacité de 250 000 m3, mis en service depuis mars 2008, permettra d'assurer l'alimentation des localités situées au Centre, et celles de Tizi Ouzou -Boumerdès - Alger. Le barrage de Koudiet Asserdoun, en cours de réalisation dans la wilaya de Bouira et d'une capacité de 64 000m3, desservira à sa réception, toutes les communes de Bouira et une partie des wilayas de Tizi Ouzou, M'sila, et Médéa. A l'ouest du pays, le système de transfert MAO (mostaganem - Arzew - Oran), étanchera la soif des habitants des wilayas de Mostaganem et d'Oran. Le sud du pays sera alimenté prochainement par le projet de transfert d'eaux souterraines d'In Salah vers Tamanrasset avec une mobilisation de 100 000 m3 par jour. Ce projet est attendu pour juillet 2010. Outre ces infrastructures hydrauliques majeures, il convient de noter l'existence d'une multitude d'installations de faible capacité. Ces actions menées au cours de ces dix dernières années, se sont répercutées positivement sur le vécu de la population. En effet, la dotation journalière par habitant est passée de 123 litres en 1999 et 160 litres en 2007, à 165 litres/jour par habitant actuellement. De plus, 70% des chefs-lieux des communes sont alimentés quotidiennement en eau potable. Quant aux taux de raccordement aux réseaux d'AEP et d'assainissement, ils ont atteint respectivement 92 et 86%. Néanmoins, ces résultats encourageants ne devraient nullement masquer la menace de stress hydrique auquel notre pays est exposé. Cette inquiétude est justifiée, selon les spécialistes, par le fait que les eaux souterraines et superficielles sont faiblement renouvelables, et que les barrages dépendent entièrement de la pluviométrie. D'où la nécessité d'une gestion rationnelle et stricte des potentialités existantes.