Résumé de la 3e partie n Le policier, Cyril, est atteint de deux balles. Avec son sang, il mentionne le nom du criminel «Little». Le temps de faire quelques centaines de mètres sur le chemin caillouteux, d'avancer sous les frondaisons, de se pencher sur le corps allongé de Cyril Howe, et le policier prévient le commissariat par radio : «Cyril Howe est mort. Il a été assassiné : une balle dans le bras droit, l'autre dans la poitrine. C'est Little qui l'a descendu. Il semble qu'il ait pris la fuite en abandonnant sa voiture et pris Lolita en otage.» La radio propage aussitôt la nouvelle : «William Little, après avoir enlevé une enfant de quatorze ans, a tué un policier. Il est actuellement en fuite, gardant la jeune fille en otage.» Aussitôt, la paisible cité d'Oakland sort de la torpeur où l'a plongée comme habituellement la canicule de l'été austral. La municipalité organise une gigantesque battue. Tous les policiers de la province sont appelés à y participer. Il leur est distribué des pistolets mitrailleurs et des gilets pare-balles. William Little, s'il est pris, ayant tué un flic, est assuré de la pendaison et n'a plus rien à perdre. De ce fait, il n'hésitera pas à tuer de nouveau s'il le juge nécessaire. Cette crainte s'avère justifiée lorsque la ronde découvre le cadavre d'un homme à deux kilomètres à peine de l'endroit où fut découvert celui de Cyril Howe. Il s'agit d'un chasseur tué d'une balle dans la nuque alors qu'il se rafraîchissait les pieds dans la rivière. Tout indique que Little a commis ce second crime pour s'emparer du portefeuille et, surtout, de la clef de contact et de la voiture du malheureux. En effet, traînant toujours avec lui Lolita, il est signalé sur la route, avant de disparaître complètement. Durant trois jours, 350 policiers et 200 civils armés vont battre la campagne. LittIe et Lolita semblent s'être volatilisés. Un jeune policier remarque alors ingénument : «Moi, si l'on me poursuivait, j'irais me cacher là où personne ne s'attendrait à me trouver : chez moi.» L'idée paraît bonne. Peut-être un peu trop simple, d'autant plus que, dans la maison de William LittIe, se trouve sa femme : affreusement banale, devant sa maison banale, dans ce quartier banal, elle arrache son tablier en voyant paraître les policiers et s'exclame les poings sur les hanches : «Vous ne croyez tout de même pas que j'aurais caché mon mari après ce qu'il vient de me faire !» Ce qui la choque le plus n'est pas qu'il ait tué un policier, mais qu'il éprouve un désir sexuel envers une fillette de quatorze ans. Chacun voit midi à sa porte... C'est alors que le vieux sergent «jugulaire jugulaire», qui a envoyé Cyril Howe à la mort sans le savoir et qui se montre particulièrement obstiné dans la chasse à l'homme, remarque de l'autre côté de la rue une autre maison, tout aussi banale, dans laquelle il n'observe aucun signe de vie. «Et en face, demande-t-il à la femme de l'assassin, il n'y a personne ? — La maison est abandonnée depuis deux ans.» (à suivre...)