Résumé de la 2e partie n Cyril Howe se trouve face-à-face avec le kidnappeur. Il retient la petite fille. Va-t-il intervenir et la mettre en danger de mort... «Little, dit-il d'une voix forte en sortant ses menottes et en marchant vers l'homme, je viens vous arrêter.» Les détails de cet instant, la police d'Oakland les reconstituera plus tard : William Little a sorti de sa poche un pistolet P.38 pour stopper le policier. Comme celui-ci continue à avancer vers lui, à deux reprises, Little fait feu, puis saisit la jeune fille par les poignets ; il la sort de la voiture et l'entraîne dans les bois. La suite de l'histoire, digne d'un film policier de fiction, est pourtant celle d'une histoire authentique, restée célèbre en Australie. La première balle a fait éclater le haut du bras droit de Cyril Howe. La seconde lui a déchiré le poumon. Howe sait ce qu'est un P.38 et ne se fait sans doute pas une opinion très optimiste de sa situation : il pense probablement n'avoir que quelques minutes à vivre. Ses traces permettent d'imaginer qu'il s'est traîné sur le chemin caillouteux jusqu'à sa voiture dans l'intention de lancer un appel radio. Dans l'impossibilité de se tenir debout et d'ouvrir la portière, il a essayé de prendre son calepin et son crayon, mais n'en a pas eu la force. Alors il a trempé son index dans son propre sang et dessiné le nom de son assassin sur le capot, dans la légère couche de poussière : Little. Cela fait, en bon policier héroïque, la tête appuyée contre la guimbarde qui l'avait promené tant d'années à travers les rues d'Oakland, il a perdu connaissance, victime du devoir. Le vieux sergent «jugulaire jugulaire», qui a chargé Cyril Howe, père de cinq enfants, de l'arrestation du voyou, sans nouvelle de l'affaire une heure plus tard, lance plusieurs appels radio infructueux. Très vite, il soupçonne William Little, connu pour sa brutalité, d'avoir usé de violence. A la première patrouille qui veut bien lui répondre, il ordonne par radio : «Trouvez Cyril Howe ! Je crains qu'il n'ait besoin de renforts.» La patrouille refait rapidement la série des démarches effectuées par leur collègue : l'épouse de celui-ci d'abord, furieuse ; elle attend avec ses cinq enfants et les valises préparées pour le week-end qu'ils devaient passer en montagne ; puis la femme de William Little qui déclare que son mari, parti en voiture, ne peut être loin puisqu'il a laissé sa roue de secours appuyée contre un mur, et finalement un paysan qui s'affaire avec un garagiste sur son tracteur en panne. «Avez-vous vu passer une voiture de police ? — Oui, j'en ai vu une, répond le paysan. Il cherchait une vieille Plymouth. — Il y a combien de temps ? — Un peu plus d'une heure, le temps que j'aille en auto-stop jusqu'au garage et que je revienne avec la dépanneuse. — Il ne vous a pas dit où il allait ? — Si ! Même que c'est moi qui lui ai dit où était la Plymouth. — Ah ! bon. Et où est-elle ? — Là-bas, dans le petit bois... Il y avait dedans un type grand, costaud, avec un garçon qui ressemblait à une fille. Ils voulaient faire du camping près de la rivière.» (à suivre...)