Pronostics n Le candidat de droite, Nicolas Sarkozy, battrait demain dimanche la candidate socialiste Ségolène Royal par 55% à 45%, selon les deux derniers sondages publiés avant la clôture de la campagne officielle. Depuis l'annonce des résultats du premier tour, le 22 avril, tous les sondages ont donné M. Sarkozy vainqueur mais jamais il n'avait été crédité d'un score aussi haut. Selon l'institut BVA, Nicolas Sarkozy engrange 3 points supplémentaires depuis le dernier sondage, contre trois de moins pour Mme Royal. Sur les 6,8 millions d'électeurs du candidat centriste François Bayrou, présentés comme une des clés du scrutin, 41,3% se reporteraient sur Mme Royal, 37,7% sur M. Sarkozy, 10,1% voteraient blanc, nul, ou s'abstiendraient.Quelque 9,1% d'entre eux ne savent toujours pas ce qu'ils feront demain. Ségolène Royal a terminé hier vendredi sa campagne sur une violente charge contre Nicolas Sarkozy en lançant un «appel à un sursaut» des Français. Nicolas Sarkozy a lui affiché sa «sérénité» face aux attaques, fort de son avance. «Candidature dangereuse», «risque» pour la paix civile dans le pays, la candidate socialiste n'a pas mâché ses mots, alors que la campagne officielle s'achevait hier à minuit, entraînant la fin des déclarations publiques et de la publication de sondages jusqu'à demain. En déplacement dans l'ouest, elle a estimé de sa «responsabilité de lancer une alerte par rapport au risque de la candidature» de M. Sarkozy, «par rapport aux violences et aux brutalités qui se déclencheront dans le pays». Elle faisait notamment allusion aux banlieues déshéritées à forte population d'origine immigrée, théâtre d'émeutes en 2005, où M. Sarkozy est vivement critiqué pour avoir notamment qualifié de «racaille» les délinquants. La police a prévu de renforcer son dispositif dans les banlieues demain, en affirmant toutefois ne pas avoir de signes avant-coureur de violences. Mme Royal a qualifié son adversaire «d'arrogant» et a mis en garde contre une candidature de Nicolas Sarkozy «dangereuse, en termes de concentration des pouvoirs, en termes de brutalité, en termes de mensonges». Elle a lancé un «appel au sursaut» des électeurs, en leur demandant de «faire mentir» les sondages, tout en leur promettant de «bien s'occuper» d'eux si elle est élue. Réponse immédiate du candidat : «Expliquer que, si on ne vote pas pour une candidate, on aura de la violence, c'est ni plus ni moins refuser l'expression démocratique et républicaine (...). C'est une forme d'intolérance préoccupante», a déclaré M. Sarkozy dans une interview publiée sur le site Internet du quotidien Le Parisien. Plus tôt, il avait jugé que Mme Royal «se raidit» en sentant que «le sol se dérobe sous ses pieds», lors une visite en Haute-Savoie (centre-est) en hommage aux héros de la Résistance à l'occupation nazie.