Espoir Il la regarde et la voit secouer ses longs cheveux, lever la tête, semblant chercher quelqu?un des yeux. Brahim ne la quitta pas des yeux, quand elle défait ses longs cheveux noirs qui tombent en cascade sur ses épaules, descendant jusqu?à sa taille. Puis la tamja entame un son strident et le gallal, le tambour en terre cuite, résonne soudain, donnant le départ de la danse mystique, que les jeunes filles effectuent agenouillées sur le sol, balançant la tête de toutes leurs forces à droite puis à gauche, au rythme de la musique, balayant l?air de leur chevelure. Brahim s?avança le plus près possible. Il a vu Moundher parmi un groupe de jeunes, rigolant, lançant vers son aîné des regards en biais? La danse dure longtemps, et comme un signal, la musique devient plus rapide, plus rythmée. «C?est le moment», se dit Brahim, le c?ur battant à se rompre. Il sort de son coin à pas rapides et s?avance vers Sabha. Il l?arrête d?un geste ferme, en posant sa main sur la tête de sa bien-aimée, attendant sa réaction. Sabha s?arrête et, lentement, lève la tête. Ses cheveux noirs s?écartent des deux côtés de son visage, et elle regarde Brahim. Un grand sourire éclaire son beau visage. ? C?est donc toi qui as pris le message de Sabha, lui lance Moundher, à l?issue de la fête, heureux de la joie de son aîné. ? Quoi ?? Comment ? ? Quel message ? ? Celui que Sabha t?avait écrit avant la fête de Sidi Cherif, je devais te le remettre, mais je vois que tu l?as trouvé avant moi ! Moundher éclate d?un grand rire et quitte la place, suivi de ses amis. Alors Brahim, submergé de bonheur, se rend presque en courant vers le palmier où il a attaché son chameau et, d?un bond, saute sur sa monture qui se relève paresseusement. Il sort de la ville et pique à travers les dunes, au grand galop, le chèche au vent, riant et criant de bonheur. Derrière lui, Timimoun la flamboyante, brille dans le soleil couchant, comme un rubis dans un écrin doré?