Résumé de la 1re partie n Ali s'est mis dans la tête d'épouser la plus belle fille qui soit. Sa mère lui présente la plus jolie qu'elle ait trouvée, il la refuse. La première était blonde comme les blés, la seconde qu'elle lui présente est brune, de la couleur du sable, mais si fine, aux traits si accomplis qu'on la dirait sculptée dans une roche : et quels grands yeux noirs, quelle chevelure d'ébène flottant sur ses épaules comme une cape, des petits pieds qui semblaient, tellement ils sont légers, effleurer le sol, une vraie gazelle du désert ! Ali la voit. Sa mère guette sur ses lèvres le mot qui exprimera sa satisfaction, du moins son admiration, mais comme pour la première, c'est par une moue qu'il répond. «Quoi, s'écrie la malheureuse mère, celle-ci non plus ne te plaît pas ? — Je n'ai pas dit cela ! — Mais tu as fait la moue !» Il hoche la tête. «C'est vrai, j'ai fait la moue ! — Qu'est-ce qui ne te plaît pas en elle ? Ses yeux ? — Il sont très beaux... noirs et d'une profondeur ! — Ses cheveux ? — De la soie ! — Sa taille ? — Une vraie gazelle ! — Mais alors ?» Ali secoue la tête. «Alors, alors, elle a beau être charmante, je suis sûr qu'il y a plus beau qu'elle ! Je ne veux pas que demain quelqu'un vienne me dire : on a trouvé une femme plus belle que la tienne, je ne le supporterai pas ! Mère, cherche encore !» Et la mère de chercher. Elle lui présente une troisième fille, puis une quatrième et une cinquième. Elles sont toutes plus belles les unes que les autres, et plus d'un homme aurait sauté de joie à leur vue, mais Ali, lui, est toujours insatisfait. «Non mère, non ! — Et celle-ci ? Et celle-là ? — Elles sont jolies, mais il doit y avoir plus jolies qu'elles ! — Comment peux-tu savoir qu'il y a des filles plus belles ? — C'est mon intuition qui me le dit ! — Si tu continues à penser de la sorte, il faudra qu'on te montre toutes les femmes du monde pour que tu décides qui est la plus belle ! — Pourquoi pas, s'il le faut ?» La pauvre mère est désespérée. «Je ne sais plus à quelle porte frapper... J'ai honte de demander aux gens s'ils ont des filles à marier, car tout le monde sait que la fille qu'on présentera sera éconduite ! — Va chercher dans les autres villages, là où on ne te connaît pas !» (à suivre...)