Mémoire n Les tueries du 8 mai 1945 dans les villes de Guelma, Sétif et Kherrata et leur impact sur la lutte algérienne contre le colonialisme français ont été, hier, l'objet d'une conférence historique. Ont été conviés à cette rencontre organisée à l'initiative de l'association Mechaal Echahid et animée par le docteur Amer Bourkhila à la Bibliothèque nationale, des témoins oculaires de ces événements et des élèves de différents établissements scolaires d'Alger afin de leur permettre de mieux s'imprégner de l'histoire de leur pays et d'ancrer ainsi dans leur mémoire le parcours de la lutte des peuples colonisés pour leur liberté. Dans son intervention, le docteur Arkhila a précisé qu'il ne s'agissait pas seulement d'un mardi sanglant, mais de tout un mois de violence durant lequel étaient tombées plus de 45 000 victimes. Ces événements ont constitué un véritable tournant dans le parcours révolutionnaire aussi bien sur le plan social que sur le plan politique national et international. C'est ainsi, explique le conférencier, que tous les Algériens sont arrivés à la conclusion que l'union de tous les courants politiques algériens de cette époque, en mettant de côté leurs différends idéologiques, s'imposait. L'objectif étant de préparer une armée de libération et le déclenchement d'une guerre de libération. C'est ce qui a poussé, enchaîne le docteur Arkhila, la France à libérer plusieurs de ses colonies pour se consacrer à l'Algérie. Le conférencier ne manquera pas de rendre hommage, à la fin de son intervention, à tous les jeunes révolutionnaires qui avaient acquis une conscience politique et une culture nationaliste très avancée durant cette période, L'autre intervenant lors de cette rencontre, l'ancien combattant et ancien ministre des Affaires religieuses Abdelhafid Amokrane, a apporté un témoignage sur la barbarie des forces françaises dans sa ville Setif : «J'avais 19 ans, c'était mardi, jour de marché qui a été transformé en une marche pacifique à l'occasion de la victoire des alliés sur les pays de l'axe nazi. Tous les drapeaux des pays vainqueurs avaient été brandis par les manifestants, mais Bouzid Chaâl qui était le premier à lever le drapeau algérien a été arrêté par une balle et ... ce fut le début d'une tragédie ayant fait 85 000 victimes.» Et de préciser que «la France parle de 45 000 victimes ou même de 1 340 d'après certaines déclarations dans le but de minimiser cette tache noire dans leur histoire». Mohamed-Salah Bouslama, lui, évoquera la barbarie de Guelma. l Abdelaziz Belkhadem, en tournée actuellement à travers plusieurs wilayas du pays, dans le cadre de la campagne électorale, est arrivé, ce mardi matin, à Sétif sous la casquette de chef du gouvernement, pour participer aux festivités commémoratives du 8 mai 45. Accompagné par Aboudjerra Soltani et Yahia Guidoum, il s'est rendu au cimetière de la ville où il s'est recueilli et déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du martyr Bouzid Chaâl, le premier à tomber sous les balles françaises en ce jour mémorable. Belkhadem devait ensuite reprendre sa casquette de candidat et continuer sa tournée.