Photo : Siad Le Djurdjura (Adrar n'jerjer ou Jerjer en kabyle), est un massif montagneux du nord de l'Algérie, sur la bordure méditerranéenne, constituant la plus longue chaîne montagneuse de Kabylie. Les limites naturelles du Djurdjura vont de Draa El Mizan (wilaya de Tizi Ouzou) jusqu'à Tazmalt (wilaya de Béjaïa), s'étalant sur une longueur de près de 60 km. Il appartient à la chaîne de l'Atlas. On distingue deux parties du Djurdjura, à savoir le versant nord, qui englobe une partie de la wilaya de Tizi Ouzou (Draa El Mizan, Boghni, Ouadhias, Ath Ouacif, Tassaft, Ath Yanni, Aïn El Hammam, Iferhounen), et le versant sud, comprenant les limites nord de la wilaya de Bouira, notamment M'chedallah, Haizer, Aït Laziz, Aïn Laloui, Chorfa et les communes voisines dépendant de la wilaya de Bgayet, en l'occurence Tazmalt, Boudjellil et Aït Mellikeche. C'est également sur ce versant sud qu'on retrouve la plaine du Djurdjura, appelée vallée du Sahel-Djurdjura, s'étendant de la commune de Tazmalt jusqu'à Lakhdaria (ex-Palestro). Le mot Djurdjura vient du berbère Jerjer signifiant «grand froid», «hauteur», d'un mot composé ancien Jer n Jer , «la montagne des montagnes». Les Romains l'appelaient «La montagne de fer» (Mons Ferratus) autant pour la nature de son sol que pour le caractère de ses habitants réputés farouches résistants à tout envahisseur. Djurdjura est aussi le nom appliqué à tous les villages perchés autour de lui pour désigner ces collines (ex-Michelet, les villages liés aux sous-préfectures des Ouacifs et des Ouadhias qui sont Agouni Fourou, Aït Argane, Aït Bouadou, Timeghras, Tiroual, Tiguemounine, Bouadnane, Tala n'Tazert, Darna, Aït Aggad, Tizi Mellal…). Mmis n'Djerdjer signifiant «fils du Djurdjura» s'est par la suite étendu pour désigner un montagnard de Kabylie. Djurdjura est aussi le nom d'un groupe célèbre de chanteuses kabyles. Le point culminant du massif est Azeru amr'ur ou Tamgut n Yemma Xlig a (Lalla Khadidja, 2 308 mètres). Les hydrologues qualifient le Djurdjura de «château d'eau troué» : la Kabylie étant parsemée de sources d'eau potable minérale et thermo-minérale. Anou Ifflis par sa profondeur de 1 159 mètres est en fait le plus profond gouffre d'Afrique. Ce gouffre nommé aussi «le gouffre du léopard» est très peu connu des spéléologues. Ce sont des expéditions franco-algériennes, puis espagnoles et belges qui ont permis de l'explorer au début des années 1980. La grotte du macchabée présente un attrait touristique indéniable. D'accès très difficile près de Michelet à Azeru n tiger, on y trouve l'emplacement d'un cadavre préservé par la froideur du lieu. Le parc national du Djurdjura (superficie : 18 500 ha) a été créé en 1983 pour protéger le massif qui, de sommets enneigés en forêts épaisses, de gorges en vallons, de lacs aux hauts plateaux, abrite une grande quantité d'espèces animales, dont le singe magot, l'aigle botté, le sanglier, la hyène rayée, le faucon ou le héron cendré et la sittèle kabyle qui est une espèce unique récemment découverte. L. S. Les sommets du Djurdjura - Lalla-Khadidja (2 308 mètres) dans l'est du massif, le véritable nom en kabyle étant Azeru amghur ou Tamgut - Aqaru Timedouine (2 305 mètres) au centre -Adrar n Heidzer (2 164 mètres) au-dessus de Bouira -Le col de Tirourda (1 750 mètres) - Akouber, station de montagne de Tikjda (1 475 mètres) - Kweryet (1 500 mètres) dans le nord du massif ; c'est aussi le nom d'une ancienne commune (daïra de Kweryet : commune regroupant certains villages des Ouacifs [At Wasif] et des Ouadhias [Iwadhiyen]).