Des exploitations disséminées et de taille réduite, des surfaces fourragères qui se rétrécissent chaque jour davantage, manque de professionnalisme chez les éleveurs, la production laitière nationale est confrontée à de nombreux problèmes qui freinent son développement. Le plus crucial reste incontestablement celui du foncier. Explication. Un grand nombre d'éleveurs exploitent des terrains loués. Ce qui n'est pas fait pour les arranger, sachant qu'ils ont de nombreuses autres charges à payer. C'est pourquoi ils préfèrent très souvent commercialiser le lait qu'ils produisent dans le circuit informel. S'agissant de la taille réduite des exploitations, Rachid Amellal souligne que 78,5 % des éleveurs recensés au niveau national «ont moins de 5 têtes». Pis encore, «ces éleveurs sont éparpillés un peu partout, ce qui rend l'opération de collecte très difficile et surtout très coûteuse». Pour ce qui est de la production fourragère, «on peut dire qu'elle n'existe plus en Algérie», soulignera Aïssa Abdelguerfi, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (Inraa). Et d'expliquer : «Les fourrages sont délaissés, il y a très peu de steppes aujourd'hui en Algérie.» Selon Karim Rahal néanmoins, «on produit la moitié du fourrage dont on a besoin, soit quelque 52 %.»