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Les cultures fourragères peu développées pour l'autosuffisance
Selon les spécialistes de la production animale
Publié dans La Tribune le 18 - 05 - 2009

La production de lait cru en 2008 a été évaluée par l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) à un peu moins de 2 milliards de litres, dont 15% ont pu être collectés. Pour cette année, et en se référent aux collectes du premier trimestre de l'année en cours, il faut s'attendre à des records du genre. A partir de ce résultat, la collecte, qui était considérée comme étant le maillon faible de la filière lait, accuse des améliorations. Certes, les 4 DA par litre collecté sont pour quelque chose dans cette augmentation du ramassage de lait cru auprès des éleveurs mais toujours est-il qu'il a été constaté par ailleurs une nette recrudescence de la production au niveau des étables. On produit donc plus à ce niveau. «Cela est dû principalement à deux facteurs», ont indiqué des intervenants au dernier forum interprofessionnel du lait, organisé en marge de la 9e édition du SIPSA qui s'est tenue dernièrement du 12 au 15 mai 2009.
Croissance interne du cheptel bovin laitier
Un programme de peuplement du cheptel bovin a été arrêté en 2005 et vise l'importation de 300 000 génisses pleines à raison de 10 000 jeunes vaches par an. L'arrivage de Holstein (pie rouge) s'est accentué depuis la décision par l'Etat d'accompagner à hauteur de 30% tout achat de génisses importées et une aide de 45 000 DA à tout veau élevé. Ce qui a fait naître un engouement certain chez les éleveurs de vaches laitières comme chez les petits éleveurs. D'autant que cette catégorie professionnelle a été encouragée dans cette dynamique de peuplement de leurs étables par la subvention que leur accorde l'Etat sur tout litre de lait cru : une aide plafonnée à 21 DA par litre de lait produit. Aussi, ces derniers sont assurés de la prise en charge de leur production par les collecteurs de leur région, de plus en plus nombreux ces derniers mois, puisque l'Etat a décidé de leur accorder des primes selon un barème précis. En clair, plus le volume de collecte est important, plus la prime augmente : elle varie de 2 à 4 DA le litre quand le collecteur arrive à un ramassage de 15 000 litres par jour. Non sans rappeler au passage que le matériel de collecte (véhicule tout-terrain plus le kit nécessaire) est acquis par les collecteurs grâce à un crédit leasing. Quand au règlement de leur facture, la procédure est des plus allégées et les délais ne dépassent le mois. Autant de facteurs positifs qui mettent à l'aise les collecteurs et les rendent optimistes quant à l'avenir de leurs activités. Cependant, on estime du côté de l'Office interprofessionnel du lait (ONIL) qu'il reste beaucoup à faire dans le segment de la collecte. En effet, l'ONIL estime que le segment faible actuellement de la filière lait est la production en lait destinée à la collecte. Il couvre, selon l'office, à peine 40% des besoins des unités de transformation dont le nombre est évalué à près de 300 avec des niveaux d'intégration (utilisation de lait cru local à la place de la poudre de lait d'importation) de plus en plus appréciables mais qui restent tributaires pour leur bon rendement d'un approvisionnement régulier et en quantité suffisante.
Les bonnes conduites d'élevage de plus en plus respectées par les gros éleveurs
Outre de la logistique de collecte de plus en plus lourde, la bonne maîtrise des techniques d'élevage chez de nombreux éleveurs explique pourquoi ce dernier trimestre il a été produit et donc collecté beaucoup plus de lait que les années précédentes. Ainsi, des améliorations de rendement sont constatées dans certaines étables. Il faut savoir que le gros de nos éleveurs de vaches laitières ne possède pas plus de cinq vaches et c'est dans cette catégorie que le rendement baisse. A en croire des éleveurs professionnels rencontrés au forum du lait, les vaches laitières importées, pour la plupart de race pie rouge, dont on dit qu'elles sont les mieux adaptées aux conditions climatiques et pastorales de notre pays, se retrouvent à produire tout au plus le tiers de leur capacité réelle de traite. C'est là une réalité de terrain que confirment professionnels et vétérinaires. Et ceux-ci de nous rappeler que «les génisses importées peuvent produire en moyenne 26 litres par jour alors qu'elles ne produisent en Algérie que 5 à 6 litres, sauf dans de rares étables où la traite double la moyenne nationale». A quoi est due cette carence en rendement ? Selon nos locuteurs «la raison majeure réside dans le fait qu'en Algérie les surfaces fourragères sont réduites. Les vaches ont besoin de leur ratio quotidien en herbe verte et autres aliments de bétail d'accompagnement si l'on veut qu'elles produisent du lait en quantité, du moins près de ces potentialités de production.» On apprendra que les insuffisances de production constatées dans diverses étables sont dues essentiellement à un mauvais respect des ratios alimentaires quotidiens : ils sont soient revus à la baisse, (stock insuffisant, manque de financement, etc.) ou en déséquilibre volontaire ou non (plus de chaume que de luzerne). Autant de défaillances qui conduisent forcement à une baisse sensible de la production de lait par vache et affectent l'animal. En résumé, «les faibles rendements observés chez pratiquement tous les petits éleveurs sont les conséquences directes d'une mauvaise conduite d'élevage», nous a expliqué M. Benchekor, président du CIL qui soutiendra : «Lorsque les conditions d'élevage nécessaires et indispensables aux races de vaches importées ne sont pas réunies, on ne peut espérer d'elles des résultats à la hauteur de ces capacités de production.» Toujours dans le même contexte, une étude de terrain menée dans des régions du pays et de tradition, par un consultant hollandais dans le domaine de l'élevage bovin a mis en évidence la faible professionnalisation d'un grand groupe de nos éleveurs bovins. Pour cet expert, l'environnement dans lequel évolue notre cheptel bovin est de loin non conforme pour une bonne production de lait. L'étude a aussi dévoilé que les vaches sont soumises à des rations alimentaires déficientes car constituées essentiellement de fourrage grossier, le plus souvent de paille auquel le son et le pain de farine servent de compléments. Une tendance qui serait due, selon le consultant, au fait que la surface fourragère par rapport au nombre de têtes de bovins est en fort déficit. Situation aggravée par la faible pluviométrie dans certaines régions du pays où l'élevage bovin est de tradition.
Par ailleurs, les espèces de fourrages cultivées, dont les rendements ne dépassent pas 15 quintaux à l'hectare, sont généralement de faible valeur nutritive et ne permettent pas d'obtenir des rendements satisfaisants. Une telle situation constitue forcément une contrainte à la mise en place d'un système de production laitière intensif. Pour rester dans ce chapitre du fourrage nécessaire au cheptel bovin laitier, une récente étude de terrain effectuée par l'institut technique des élevages (ITLV) qui a fait l'objet d'une communication lors du forum «FIPLAIT», rejoint en grande partie les conclusions du rapport du consultant hollandais.
A l'ITLV, on soutient donc que dans la zone du littoral du pays, considérée comme potentielle pour la production laitière, les fourrages cultivés représentent seulement 10% des superficies de fourrages.
Déficit criant des espaces fourragers
Selon l'ITLV, l'Algérie accuse un déficit alimentaire énorme alors que l'alimentation est l'un des facteurs clés
du développement de l'élevage des ruminants. Et, du coup, «la production de lait et viande est sérieusement entravée», est-il souligné dans le rapport de l'institut. L'étude de la situation des fourrages en Algérie à travers le bilan fourrager au niveau national permet de quantifier ce déficit et d'analyser les principales sources d'UF (énergie) et de MAD (protéine).
Dans la zone dite à potentiel pour la production laitière, les surfaces agricoles sont à dominance occupées par la céréaliculture. Chaumes, pailles et jachères occupent plus de 50% des superficies fourragères alors que les fourrages cultivés n'occupent que 10% de ces surfaces. Tout en sachant que les UF et MAD proviennent généralement des chaumes et pailles et des fourrages cultivés. Ce taux d'occupation de fourrages cultivés traduit on ne peut mieux que la jachère soit présente dans toute la partie nord du pays, des hautes plaines jusqu'au littoral.
De la friche qui, quelle que soit l'importance de sa superficie, de son exploitation par le cheptel bovin, reste des plus limitées car elle n'est ni cultivée ni entretenue.
D'après l'ITLV, les fourrages cultivés dont la superficie constitue seulement 7,3% de la SAU au niveau national, ne dépassent pas les 27% de la superficie fourragère totale au niveau du littoral. Les superficies exploitées par les fourrages cultivés sont dominées à plus de 80% par les fourrages secs. L'étude de l'institut indique en plus une faible diversité des espèces fourragères (orge, avoine, bersim, luzerne, sorgho). En somme, le déficit fourrager pénalise ou entrave lourdement la bonne conduite des élevages. «Pour paier ce déficit et augmenter la production en lait, des possibilités existent», est-il souligné dans l'étude de l'ITLV. Pour ce qui concerne la superficie, l'institut préconise d'augmenter la sole fourragère dans la SAU par l'ensemencement d'une partie des terres en jachère et, enfin, d'augmenter les superficies irriguées destinées aux fourrages cultivés. Quant à la qualité de la production des fourrages, les agronomes de l'ITLV conseillent d'améliorer le niveau de production des fourrages par l'utilisation de variétés performantes et adaptées (locales et importées). De diversifier les espèces et variétés fourragères, d'assurer un appui technique permanent concernant les cultures fourragères, leur conduite, leur utilisation et leur conservation (ensilage). Ce sont là les conditions pour assurer une bonne alimentation du cheptel bovin laitier et aussi par voie de conséquence améliorer les rendements au niveau des étables,
sinon à quoi pourrait servir d'accroître les effectifs sans pour autant leur assurer les ratios alimentaires indispensables ?
Aujourd'hui donc, si la question du peuplement du cheptel bovin laitier a été réglée par l'importation de génisses pleines en nombre important, la problématique des fourrages se pose toujours avec acuité. D'où l'intérêt, et dans l'immédiat, de se pencher sur la question avant que toutes ces importations de génisses n'aient servi à rien sinon à alimenter les étals de nos boucheries.
Z. A.


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