Un examen récent de la structure des élevages bovins en Algérie a permis de déceler une tendance à la modernisation des exploitations qui est, toutefois, contrariée par la prééminence des pratiques zootechniques extensives. Des progrès techniques sont progressivement intégrés dans les structures productives au niveau de certaines exploitations agricoles, selon le bureau conseil en developpement durable Gredaal. C'est le cas de la sole fourragère qui occupe une place de plus en plus importante dans les exploitations agricoles. L'insémination artificielle est progressivement adoptée par les éleveurs. Gredaal estime le taux de pénétration de cette technique à prés de 50% dans les élevages bovins laitiers. Malgré la montée en puissance des circuits formels de commercialisation du lait cru (Industries de transformations), force est de constater qu'au-delà des efforts indéniables développés, ici et là, la production et la collecte du lait cru tardent à se développer. Le taux d'intégration industriel de la production locale demeure faible (12%). Au delà de certains travaux, hélas éparses pour pouvoir espérer en tirer des conclusions déterminantes. Par ailleurs, la productivité laitière de certaines catégories de producteurs s'est significativement améliorée ces dernières années pour atteindre dans certains cas, limités il est vrai, un niveau de production annuel de 8 000 litres de lait par vache (région humide de Annaba). En dépit de ces évolutions vertueuses, l'élevage du bovin laitier reste handicapé par des contraintes structurelles. La forte atomisation de la structure foncière entrave le processus d'émergence d'exploitations laitières viables. La faiblesse de la superficie agricole des exploitations est explicative des obstacles à l'expansion des cultures fourragères et l'accroissement de la taille des troupeaux. En effet, la taille moyenne des élevages (moins de 10 vaches) reste modeste au regard des seuils de rentabilisation requis des investissements. L'élevage du bovin laitier moderne reste confronté à la faiblesse des superficies agricoles utiles des exploitations agricoles et de son corolaire, les difficultés d'expansion des superficies fourragères et de la taille des troupeaux. Cet état de fait explique certains phénomènes observés à l'instar du maintien d'un taux de jachère relativement important au niveau des exploitations agricoles en dépit de la localisation des exploitations dans des zones agro-écologiques favorables, le recours à la location des terres pour l'affouragement du cheptel laitier, le recours au marché des aliments du bétail et des fourrages (les concentrés en particulier). A l'exception de la pratique de l'insémination artificielle (50 %), il ya lieu de mettre en exergue plusieurs carences à savoir développement insuffisant des techniques de production des ensilages et des cultures fourragères intensives, faible maitrise de l'élevage des génisses, faible intégration des sous produits agro-industriels dans l'alimentation de troupeaux et enfin absence de diversification et extensification prononcée des cultures fourragères. En définitive, développer une production laitière bovine efficiente reviendrait à réunir les conditions objectives et favorables à l'émergence d'exploitations laitières bovines de taille viable (minimum de 30 vaches). La structuration d'industries de transformation puissantes susceptibles de diffuser le progrès et les innovations technologiques en direction des éleveurs dans le cadre de relations d'intégration contractuelle. Dalila B.