La production et la collecte du lait cru tardent à se développer. Le taux d'intégration industriel de la production locale demeure faible (12%). Selon le Gredaal, l'Algérie met en œuvre depuis le début des années 90 des politiques en vue d'intensifier la production laitière locale issue des élevages bovins modernes. Des fonds publics importants ont été mobilisés dans cette perspective par l'Etat. Aussi, l'Algérie déploie depuis 1996 un programme de réhabilitation et de modernisation des élevages laitiers dans le cadre d'un dispositif d'aide publique au profit des éleveurs laitiers algériens. Néanmoins, l'examen récent de la structure des élevages bovins en Algérie a permis de déceler une tendance à la modernisation des exploitations qui est, toutefois, contrariée par la prééminence des pratiques zootechniques extensives. En effet des progrès techniques sont progressivement intégrés dans les structures productives au niveau de certaines exploitations agricoles. Le Gredaal précise dans ce contexte que la sole fourragère occupe une place de plus en plus importante dans les exploitations agricoles. Aussi, l'insémination artificielle qui est progressivement adoptée par les éleveurs. Nous estimons le taux de pénétration de cette technique à prés de 50% dans les élevages bovins laitiers. Le cabinet conseil met également en avant la montée en puissance des circuits formels de commercialisation du lait cru. Par ailleurs, la productivité laitière de certaines catégories de producteurs qui s'est significativement améliorée ces dernières années pour atteindre dans certains cas, limités il est vrai, un niveau de productivité annuel de 8000 litres de lait par vache . Mais en dépit de ces évolutions vertueuses, l'élevage du bovin laitier reste handicapé par des contraintes structurelles.La forte atomisation de la structure foncière entrave le processus d'émergence d'exploitations laitières viables. La faiblesse de la superficie agricole des exploitations est explicative des obstacles à l'expansion des cultures fourragères et l'accroissement de la taille des troupeaux. Aussi, l'élevage du bovin laitier moderne reste confronté à la faiblesse des superficies agricoles utiles des exploitations agricoles et de son corolaire, les difficultés d'expansion des superficies fourragères et de la taille des troupeaux. Cet état de fait explique certains phénomènes observés à l'instar du maintien d'un taux de jachère relativement important au niveau des exploitations agricoles en dépit de la localisation des exploitations dans des zones agro écologiques favorables, le recours à la location des terres pour l'affouragement du cheptel laitier et au marché des aliments du bétail et des fourrages (Les concentrés en particulier) et enfin la prédilection des élevages pour une exploitation minière des ressources fourragères "gratuites". La problématique du devenir de la production laitière en Algérie en cas d'ouverture effective et de libéralisation des marchés est d'actualité au regard des retards enregistrés en matière de mise à niveau des exploitations agricoles et de l'amélioration de leur compétitivité. Par ailleurs, la productivité laitière y est trop faible comparativement aux standards internationaux, soit une moyenne annuelle de 3148 litres par vache.