Des maisons écologiques qui résistent aux incendies, aux tremblements de terre et ne coûtent presque rien: sorties du désert en Californie, les habitations universelles de l'architecte Nader Khalili pourraient même un jour pousser sur la Lune. Installé à Hesperia, ville aux portes du désert au nord-est de Los Angeles, le village expérimental de M. Khalili, architecte iranien installé aux USA, a au premier abord des allures de champignonnière. Mais en s'approchant, on distingue portes et fenêtres dans ces petits bâtiments ronds, hauts de moins de trois mètres. Ces édifices se confondent avec le paysage du désert grâce à leur couleur sable. Et pour cause : les matériaux qui ont servi à les élaborer sont sortis du sol à quelques mètres de là. «On creuse le sol. La terre est rassemblée dans des sacs, fermés. Empilés, on les fixe avec des fils barbelés», détaille-t-il. «Tout est dans la forme arrondie, pour les petits dômes comme pour la grande maison: tout repose sur l'arc. La forme traditionnelle d'une maison carrée avec des murs verticaux, c'est l'idéal pour qu'elle s'écroule un jour. Avec l'arc, rien ne peut tomber», affirme-t-il. Une fois montée, la maison est brûlée de l'intérieur et une coquille de terre cuite vient ainsi sceller l'édifice. Baptisée «superadobe», allusion aux premières maisons en terre construites par les colons espagnols de Californie, elle est en outre alimentée en énergie propre et bénéficie d'une climatisation naturelle, grâce à des ouvertures judicieusement placées.