Pression n Cet établissement qui couvre une population de 315 000 habitants a vu l'activité de certains de ses services multipliée par 4 en 10 ans. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière était hier à Zéralda où il s'est enquis de l'état d'avancement des travaux de réfection de l'hôpital de la ville. En inspectant les services de chirurgie générale, de médecine interne, de pédiatrie et de gynécologie, Amar Tou a insisté sur le respect des délais de réhabilitation des services d'autant que, a-t-il assuré, «les moyens financiers sont disponibles». Une enveloppe de 80 millions de dinars a, en effet, été débloquée pour les seuls travaux d'étanchéité de la structure. Il est à rappeler que l'opération nationale de mise à niveau des structures sanitaires, concerne 42 hôpitaux construits en préfabriqué et dont l'âge est de plus de 20 ans. Tout en reconnaissant que des progrès ont été réalisés, le ministre a exhorté les responsables à ne pas négliger les espaces verts qui doivent être «sérieusement pris en charge». Une séance de travail a par la suite réuni le premier responsable du secteur avec l'ensemble du staff de l'hôpital au cours de laquelle les médecins et les paramédicaux n'ont pas manqué de mettre à profit la présence du ministre pour lui exposer les lacunes enregistrées et les problèmes auxquels ils font face quotidiennement. Le président du conseil médical, le Pr Temmar, a fait savoir au ministre que la situation dégradée de l'hôpital de Zéralda est due en partie aux affres de la décennie noire qui ont touché l'hôpital en sus de la vétusté des équipements «qui datent de 1985». Il dénoncera aussi le budget dérisoire de niveau (B) dont bénéficie la structure qui couvre pourtant une population de 315 000 habitants. «8 milliards de centimes, c'est insuffisant», a-t-il martelé. Un infirmière nous a fait part en aparté du problème de la mauvaise prise en charge des enfants admis au service de pédiatrie. «La nourriture qui leur est offerte est la même qui est donnée aux adultes», dénoncera-t-elle avant de signaler l'absence de climatisation dans le service. «Les enfants venant de l'intérieur du pays sont laissés traîner 2 à 3 mois avant d'être renvoyés chez eux», ajoutera-t-elle. A noter également que l'activité de l'hôpital est multipliée par 2,6 pour le service de gynécologie et par 4 pour les trois autres services entre 1996 et 2006. Parmi les mesures décidées par Amar Tou pour remédier à cette situation, l'on notera le rééquipement de l'ensemble des services de l'hôpital y compris le bloc opératoire et l'acquisition de couveuses pour le service néo-natal qui reçoit un nombre important de prématurés soit, selon un médecin, 600 hospitalisations sur 6 000 naissances par an. «La demande est trop supérieure au nombre de couveuses et l'espace est trop étroit», nous dira un médecin. Un scanner sera également alloué pour cette structure. Amar Tou, après avoir noté «la compétence des médecins qui méritent qu'ils soient aidés et soutenus par des formations régulières», a insisté sur la nécessité d'un meilleur accueil des malades par le personnel médical. A noter que Zéralda sera bientôt doté d'un grand hôpital spécialisé en chirurgie cardiologique, pédiatrie et un autre hôpital de 3e âge pour les patients de plus de 60 ans. Les appels d'offres sont déjà lancés.