Résumé de la 4e partie n Après avoir fait sa déclaration d'amour à Houria, Mourad part à l'université pour se confier à son ami. Se ressaisissant après une minute de flottement, Karim part d'un rire hilare. Sévère, Mourad le regarde : «quand tu auras fini de te moquer de moi, fais-moi signe.» «Excuse-moi, Hakim luttait encore contre l'envie de rire de plus belle, je ne me moque pas de toi… ou plutôt si. Oui, je me moque de toi. Te rends-tu compte que tu nous fais sauter des cours, que tu te mets dans tous tes états et prends tes airs les plus mystérieux… et tout cela parce que tu penses être amoureux ?» «Je n'ai pas dit que je pensais être amoureux, j'ai dit que je l'étais. Ce qui est différent.» «En principe oui, mais en réalité et s'agissant de toi non. Combien de fois tu m'as dit que tu étais amoureux ? 10, 20, 30…» Avec un geste d'agacement, Mourad interrompant son ami lui dit : «bon ça va, j'ai compris. Il me faudra faire des efforts pour te convaincre que cette fois-ci, c'est très sérieux. Seulement, je n'ai pas vraiment le temps pour cela. J'ai besoin de tes conseils. La situation est compliquée. Je n'y arriverai pas tout seul.» Perdant toute envie de rire, Hakim regarde son ami : «Eh ! Mais je crois bien que tu es sérieux mon pauvre ami. Mais qu'est-ce qu'il y a de si compliqué à être amoureux, même sérieusement ?». Après un long soupir, Mourad dit à son ami en regardant la route devant lui : «Je suis amoureux de notre femme de ménage, voilà la complication !» Hakim fait entendre un long sifflement, mais ne dit rien. Les deux amis sont maintenant arrivés au Bois-des-Arcades à Riyad el-feth. Mourad stationne au parking et les deux amis s'installent à une terrasse de café. Une brise douce et légère annonce le printemps : «Il fait très doux», annonce Hakim. Se tournant ensuite vers son ami : Que comptes-tu faire ? «Je ne sais pas du tout. Je suis totalement désemparé», répondit Mourad. «Et elle, qu'est-ce qu'elle en pense ? Lui en as-tu parlé ?», demande Hakim. «Oui, mais elle a été prise au dépourvu. Je n'étais d'ailleurs pas mieux préparé qu'elle quand j'ai découvert la violence du sentiment qu'elle m'inspire. Par ailleurs, je ne peux rien attendre d'elle tant que j'ignore encore moi-même ce que je veux et où je veux aller.» Pensivement, Hakim regarde son ami qu'il n'avait jamais vu aussi désemparé, aussi anxieux. Depuis qu'il le connaît, c'est-à-dire depuis déjà quelques années, il l'a toujours vu gai, joyeux, insouciant. Ses aventures féminines ne se comptaient pas, mais ce n'était pour lui que des histoires sans lendemain qui ne prêtaient jamais à conséquence et qui ne troublaient nullement la quiétude de son quotidien bien réglé. Il est clair qu'aujourd'hui c'est différent, Mourad, lui-même, apparaît à son ami sous un jour nouveau. Il lui semble plus âgé, plus mûr. C'est incroyable, se dit-il comme on peut changer en si peu de temps. Prenant tout à coup pitié de son ami, Hakim lui dit: «Ecoute, peut-être que ce n'est pas aussi sérieux que ça en a l'air. En tout cas, tout ce que je peux te suggérer, c'est que tu y réfléchisses encore.» «Oui, cette histoire risque de bouleverser ma vie. Il faut que je sache exactement où j'en suis.» (à suivre...)