Impact n Le vide juridique dans ce domaine ouvre la voie à toutes les exagérations et autres lectures tendancieuses. Ceci s'applique notamment au secteur économique vu la forte demande des opérateurs économiques implantés dans notre pays et qui accordent une importance particulière à mieux connaître les tendances et les comportements des consommateurs ainsi que leur poids réel sur le marché national. Le fondateur du premier institut privé de sondage dans notre pays Mohamed Abbassa, institut Abbassacom en l'occurrence, estime que cette spécialité est rongée par la corruption et la malhonnêteté. «La pratique des sondages d'opinion est malheureusement ouverte à toute personne physique ou morale avec ou sans registre du commerce. Personne ne réagit aux pratiques d'escroquerie qui deviennent monnaie courante dans les instituts privés dont le seul objectif est le gain. C'est la loi de la jungle», souligne-t-il, amer. La présence en force desdits instituts étrangers est favorisée justement par l'absence d'une loi régissant l'activité. Tout le monde a constaté ces dernières années que des équipes d'enquêteurs tunisiens, libanais, marocains réalisent des sondages sur la voie publique même dans des foyers algériens en toute quiétude et sans aucun contrôle de véracité et de conformité de leurs questionnaires, regrette-t-il. «Les auteurs de ces sondages ont été des RMIstes bénéficiaires du revenu minimum d'insertion) en France ou en chômage dans leurs pays d'origine et je les connais parfaitement. Ils viennent ici, en Algérie, et deviennent des milliardaires du jour au lendemain. Ils se déclarent patrons de boîtes multinationales de sondage. C'est une grande humiliation pour l'Algérie indépendante», déplore notre interlocuteur. Une agence tunisienne spécialisée dans les cartonnages et dépliants dans son pays d'origine, s'est convertie dans les sondages en Algérie, révèle- -t-il. «Cette même agence a attribué à la télévision nationale un taux de pénétration, c'est-à-dire la présence du signal hertzien Entv dans les ménages algériens, de 43%, alors qu'il est de l'ordre de 98%. S'il y avait un cadre juridique, les auteurs du sondage devraient aller en prison. Selon lui, il existe des commerçants n'ayant aucun lien avec la discipline qui pratiquent des sondages au profit de certaines compagnies étrangères spécialisées dans la commercialisation des produits de large consommation. Notre interlocuteur lance un appel aux pouvoirs publics et en particulier au ministre de la Communication, pour l'élaboration d'une réglementation et sa mise en application d'une manière rigoureuse. «Vous allez constater que ces escrocs qui font du business avec l'opinion publique disparaîtront dès l'adoption d'une loi régissant l'activité et seuls les professionnels auront le droit de réaliser des sondages d'opinion à même d'orienter les décisions politiques dans le bon sens», conclut-il.