Résumé de la 2e partie n Le soldat remporte haut la main l'épreuve à laquelle le roi soumet son peuple. Mais le roi et sa fille, furieux de voir que le vainqueur était un misérable soldat licencié, résolurent de le faire périr, lui et tous ses compagnons. Le roi dit à sa fille : «J'ai trouvé un bon moyen : n'aie pas peur, ils n'y échapperont pas.» Puis, sous prétexte de les régaler, il les fit entrer dans une chambre dont le plancher, les portes et les fenêtres étaient en fer. Au milieu de l'appartement trônait une table chargée d'un repas somptueux. «Entrez, leur dit le roi, et régalez-vous.» Et quand ils furent à l'intérieur, il verrouilla toutes les portes de l'extérieur. Puis il ordonna à son cuisinier d'entretenir du feu sous la chambre, jusqu'à chauffer à blanc le plancher de fer. Le cuisinier s'exécuta et les six compagnons qui étaient à table commencèrent à avoir chaud, ils crurent d'abord que cela venait de l'activité avec laquelle ils mangeaient, mais la chaleur augmentant toujours, ils voulurent sortir et s'aperçurent alors que les portes et les fenêtres étaient fermées et que le roi avait voulu leur jouer un mauvais tour. «Mais il rate son coup, dit l'homme au petit chapeau, car je vais faire venir un froid devant lequel il faudra bien que le feu recule.» Alors il posa son chapeau tout droit sur sa tête et il fit un tel froid que toute la chaleur disparut. Au bout de deux heures, le roi, convaincu qu'ils étaient tous cuits, fit ouvrir les portes et vint lui-même constater le résultat. Mais il les trouva tous les six frais et dispos, disant qu'ils étaient heureux de pouvoir sortir pour aller se chauffer un peu, parce qu'il faisait tellement froid dans la chambre que les plats en avaient gelé sur la table. Le roi, plein de colère, alla trouver le cuisinier et lui demanda pourquoi il n'avait pas exécuté ses ordres. Le cuisinier lui répondit : «J'ai chauffé au maximum, voyez vous-même.» Le roi reconnut, en effet, qu'on avait entretenu un feu violent dans le four au-dessous de la chambre, mais que les six compagnons n'en avaient pas souffert. Le roi cherchant toujours à se débarrasser de ces hôtes incommodes, fit venir le soldat et lui dit : «Si tu veux abandonner tes droits sur ma fille, je te donnerai autant d'or que tu voudras. — Volontiers, sire, répondit l'autre ; donnez-moi seulement autant d'or qu'un de mes serviteurs en pourra porter et j'abandonne la princesse.» Le roi était enchanté. Le soldat lui dit qu'il reviendrait chercher son or dans quinze jours. En attendant, il convoqua à l'instant même tous les tailleurs du royaume et les loua pour quinze jours afin de lui coudre un sac. (à suivre...)