Résumé de la 21e partie n Un eunuque surprend Sett-Donia et le prince Diadème. Il en informe aussitôt le roi, qui convoque les deux jeunes gens. Alors le roi regagna son trône et ordonna à l'eunuque de ramener Sett-Donia à son appartement ; puis il dit à Diadème : «Misérable corrupteur ! Qui es-tu ? Et qui est ton père ? Et comment as-tu osé arriver jusqu'à ma fille ?» Alors Diadème dit : «Sache, ô roi, que si c'est ma mort que tu désires, la tienne suivra aussitôt et ton royaume sera dans l'anéantissement !» Et le roi, hors de lui, s'écria : «Et comment cela ?» Il dit : «Je suis le fils du roi Soleïmân-Schah ! Et j'ai pris, selon ce qui était écrit, ce que l'on m'avait refusé ! Ouvre donc les yeux, ô roi, avant d'ordonner ma perte !» A ces paroles, le roi fut dans la perplexité et consulta son vizir sur ce qu'il leur restait à faire. Mais le vizir dit : «Ne crois point, ô roi, aux paroles de cet imposteur. La mort seule peut punir la forfaiture d'un être pareil ! qu'Allah le confonde et le maudisse !» Alors le roi dit au porte-glaive : «Coupe-lui le cou.» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète selon son habitude, se tut. Lorsque vint le matin, elle dit : Alors le roi dit au porte-glaive : «Coupe-lui le cou.» Et c'en était fait de Diadème, si, au moment où le porte-glaive se disposait à exécuter l'ordre, on n'eût annoncé au roi l'arrivée de deux envoyés du roi Soleïmân-Schah, qui sollicitaient l'entrée. Or, justement, les deux envoyés précédaient l'arrivée du roi Soleïmân-Schah en personne, avec toute son armée. Et ces deux envoyés n'étaient autres que le vizir et le jeune Aziz. Aussi, quand l'entrée leur fut accordée et qu'ils eurent reconnu le fils de leur roi, le prince Diadème, ils faillirent s'évanouir de joie et se jetèrent à ses pieds et les lui embrassèrent ; et Diadème les obligea à se relever et les embrassa et, en quelques mots, leur exposa la situation ; et eux également le mirent au courant de ce qui s'était passé et annoncèrent au roi Schahramân la venue prochaine du roi Soleïmân-Schah et de toutes ses forces. Lorsque le roi Schahramân comprit le danger qu'il avait encouru quand il avait ordonné la mort du jeune Diadème, dont l'identité était maintenant évidente, il leva les bras et bénit Allah qui avait arrêté la main du porte-glaive. Puis il dit à Diadème : «Mon fils, excuse un vieillard comme moi, qui n'a su ce qu'il allait faire. Mais la faute est à mon vizir de malheur, que je vais faire empaler sur-le-champ !» Alors le prince Diadème lui baisa la main et lui dit : «Tu es, ô roi, comme mon père et c'est moi plutôt qui devrais te demander pardon de l'émotion que je t'ai donnée !» Le roi dit : «La faute est à cet eunuque de malédiction que je vais faire crucifier sur une planche pourrie qui ne vaille pas deux drachmes !» Alors Diadème dit : «Pour ce qui est de l'eunuque, il le mérite bien ! Mais pour le vizir, ce sera la prochaine fois, s'il recommence !» Alors Aziz et le vizir intercédèrent auprès du roi pour obtenir également le pardon de l'eunuque que la terreur avait fait pisser dans ses vêtements. Et le roi, par égards pour le vizir, pardonna à l'eunuque Kâfour. Alors Diadème dit : «La chose la plus importante à faire est encore de calmer au plus vite la crainte où doit être ta fille Sett-Donia, qui est toute mon âme !» Le roi dit : «De ce pas, je vais chez elle, moi-même !» Mais auparavant il ordonna à son vizir, à ses émirs et à ses chambellans d'escorter le prince Diadème jusqu'au hammam et de lui faire prendre eux-mêmes un bain qui le disposât agréablement. Puis il courut au pavillon réservé de Sett-Donia, qu'il trouva sur le point de s'enfoncer dans le cœur la pointe d'un glaive dont la poignée reposait à terre. (à suivre...)