Bien que la tradition attribue à Abdelmoumène la fondation de Nedroma, cette ville lui est antérieure. Le chef almohade, né à Tradja, un village des environs, entre 1094 et 1106 de l'ère chrétienne, n'a fait que la renforcer en élevant davantage ses murailles, déjà puissantes. Elle a été intégrée dans l'empire almohade, puis dans le royaume ziyanide, fondé au XIIIe siècle par le souverain Abd el-Wadid Yaghmoracen Ibn Ziyad, dont la capitale était Tlemcen. On sait que les Ziyanides étaient en conflit avec les Mérénides de Fès et que les deux dynasties, issues pourtant de la même tribu berbère, les Zénétas, se livraient constamment la guerre : Nedroma fera souvent les frais de cette rivalité, subissant tantôt l'occupation de l'un, tantôt celle de l'autre. En 1335, les troupes mérénides s'en emparent puis la confient aux princes hafsides de Béjaïa. Nédroma s'insurge, elle est reprise par le Mérénide Abu ‘Inan. Ce ne sera ensuite qu'une succession d'insurrections et de guerres, la ville devant se défendre constamment contre les rois qui voulaient s'en emparer. Au XVe siècle, elle passe sous l'autorité turque qui la rattache au beylik d'Oran. Les Espagnols qui occupent Oran ne parviennent pas à la prendre, mais elle continue à subir les assauts des dynasties marocaines (invasions en 1651 et 1678). En 1791, après le départ des Espagnols d'Oran, les Turcs réaffirment leur présence dans la région.