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Publication-Yamzal Al-Zanati de Djamel Souidi : Dans le dédale des dynasties
Publié dans El Watan le 22 - 10 - 2009

L'historien et écrivain remet ça, avec toujours autant de brio. Le Maghreb « uni » ne s'est jamais remis de l'effondrement de la dynastie des Almohades (Al Mouwahiddun) vers 1269. Depuis l'Empire romain qui avait dominé l'Afrique du Nord, cette partie du monde s'était toujours illustrée par les divisions. Le rêve « d'unité divine » de Mahdi Ibn Tumart, fondateur de la dynastie des Almohades, n'a pas résisté à l'épreuve du temps.
Ibn Tumart, qui était arrivé à conquérir des terres ibériques, avait eu une descendance qui n'avait pas sa stature. Son disciple Abdalmumin Al Kumi, né à Nedroma, avait certes voulu être le digne successeur de Ibn Tumart en fédérant les tribus de l'Atlas marocain et de l'ouest algérien, mais avait agi d'une manière cruelle. « Lorsque les Mouwahiddun de Abdelmumin déferlèrent de leurs hautes montagnes, ils emportèrent tout sur le passage et leur pouvoir s'étendit de l'Océan à l'Egypte », écrit Djamel Souidi dans Yamzal Al Zanati, Tlemcen au temps des Zayyanides, roman historique paru aux éditions du Tell. L'histoire raconte que Abdalmumin avait massacré la population de Tlemcen pour l'obliger à s'incliner devant le drapeau rouge et noir des Almohades et rompre avec la fidélité aux Almoravides (Al Mourabittoun), ce qu'Ibn Tumart n'aurait probablement pas accepté. Les Almoravides avaient régné de 1040 à 1147. Ils avaient construit, entre autres, les grandes mosquées de Tlemcen et d'Alger.
A la chute des Almohades, défaits par les rois chrétiens d'Espagne, Yaghmurassan Ibn Zayan, chef de la tribu zénète des Abdalwadides, proclame la dynastie des Zayyanides à Tlemcen en 1239. Dix ans auparavant, les Banu Hafs avaient fondé la dynaste hafside en Tunisie. Les Banu Marin avaient attendu 1244 pour proclamer la naissance de la dynastie des Mérinides avant la prise de Marrakech qui était la capitale des Almohades. Une longue période d'instabilité allait commencer. Héros fictif, Yamzal, qui porte le nom d'un village indien, est fils de l'aristocratie zayyanide. Chef militaire, il va mener plusieurs batailles. Yamzal assiste à un conseil au Mechouar, lieu de résidence de Yaghmurassan Ibn Zayan, l'Aguellid (guide). Le sultan consulte les sages sur la suite à donner à un message de Abou Youcef Yacoub Al Marini, l'émir de Fès, demandant une trêve. « Il désire proclamer le djihad et passer en Andalousie pour combattre les chrétiens. Qu'en pensez-vous ? », demande Yaghmurassan. Les avis sont partagés. Hanina, la sœur aînée de l'Aguellid, intervient : « La guerre est dévoreuse d'hommes. Accepte cette trêve. Notre peuple pansera ses blessures. » Les Zayyanides avaient perdu beaucoup d'hommes à la bataille de Oued Isly face aux troupes mérinides. Ils avaient été trahis par les Maghrawa et les Toudjin.
« A la fin de la guerre, l'émir Abou Youcef Yacoub les a protégés et les a fait escorter par une nombreuse troupe dans la plaine du Chélif et dans l'Ouarsenis. Pour les récompenser, il leur a offert des centaines de chevaux de races, des armes, de l'or, des esclaves... », dit Ali Malah, un proche du sultan. Yaghmurassan décide de la trêve. Abu Youcef Yacoub fera quatre expéditions en Espagne avant de mourir en 1286 à Algésiras de mort naturelle. La plupart des émirs Mérinides avaient été victimes d'intrigues de Palais. Pris par la tentation de restaurer la dynastie Almohades, les Mérinides sont revenus plusieurs fois à la charge jusqu'à occuper Tlemcen en 1299. Abou Al Hasan Ben Othman était allé jusqu'à Tunis abattre les Hafsides en 1347 et installer la dynastie mérinide sur tout le Maghreb. Tunis et Tlemcen n'avaient pas cessé de résister. « En 1281, l'armée de Fès était en marche pour nous attaquer, sous prétexte, selon les émissaires de l'émir Abou Youcef, que notre Aguellid avait maltraité les tribus maghraoua et toudjin », narre Yamzal. Il raconte les préparatifs de la bataille : « Les étendards des différentes unités claquaient au vent alors que l'émir, ses caïds et ses fils passaient en revue les troupes. Plus de dix mille hommes, mais disait-on, l'adversaire était deux fois plus nombreux ».
Les mercenaires chrétiens, qui offraient leurs services autant aux Zayyanides qu'aux Mérinides, étaient les mieux équipés avec leurs cuirasses de fer et leurs boucliers de peau d'oryx. Des mercenaires qui avaient, parfois, participé à des assassinats de palais. Les deux armées s'affrontaient aux cris « d'Allah Ouakbar ». Signe d'une décadence annoncée. Car, au lieu de fédérer leurs forces pour contrer les ennemis du Nord, les dynasties maghrébines s'entretuaient pour que chacune domine l'autre. « Tous ceux qui occupèrent Tlemcen l'aimèrent et chacun y apporta une part de lui même. Les uns élevèrent des mosquées et d'autres des palais : certains le cernèrent de murailles crénelées et de tours carrées ; quelqu'un eut l'idée de paver les rues et un autre de creuser des bassins d'eau », raconte Yamzal qui a connu Grenade, Fès et Tunis. Les Mérinides avaient construit la mosquée Sidi Boumediene à Tlemcen. Djamel Souidi a imaginé, à la manière des films épiques, le fils du héros, Yamzal Al Zanati, raconter l'histoire de son père à partir de feuilles écrites par le défunt et cachées dans un sac en cuir.
« Ô toi qui lira un jour ce que fut la vie, les rêves, les désirs et les actes de mon père Yamzal Ibn Wanoudin Al Zanati, appelle sur lui la miséricorde de Dieu, et rappelle-toi que notre peuple a connu bien des dangers, des turbulences et des bouleversements mais que jamais il n'accepta de capituler devant ceux qui tentaient de l'asservir », écrit le fils de Yamzal. Sous forme romancée ou pas, l'histoire de l'Algérie médiévale reste encore à écrire et à découvrir. Le passé n'éclaire-t-il pas l'avenir ? Djamel Souidi a déjà publié Amastan le Sanhaji, un prince dans le Maghreb de l'an Mil, l'histoire d'un chef de tribu des Sanhanja qui se met au service de la dynastie ziride. Les Zirides (qui avaient rompu avec les Fatimides) avaient régné sur une partie du Maghreb à partir de 973 avant d'être défaits par les Almohades. « J'ai beaucoup travaillé sur l'histoire d'Algérie et à chaque fois que je rencontrais des personnages intéressants, je les mettais sur fiche. Il y a eu une accumulation au fil des ans. Vous savez, certains personnages sont cités çà et là mais en éclair. D'autres, au contraire, sont plus présents et même pesants. Leurs actes ont été consignés par des chroniqueurs ou alors ils ont laissé eux-mêmes des traces écrites. Ce sont donc les personnages que nous renvoient ces sources que j'ai retenus, ceux qui ont influencé la vie politique, sociale et culturelle », a expliqué l'historien Djamel Souidi dans un précédent entretien à El Watan.
Yamzal Al Zanati, Tlemcen au temps des Zayyanides, Djamel Souidi, 239 pages, éditions du Tell


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