Poids n La Fondation Braham-Derriche a organisé, hier, à l'hôtel Le mas du planteur, plus connu sous le nom de Samitel, une réunion-débat à laquelle plusieurs tendances de la famille du Mouloudia d'Alger ont pris part. Dès notre arrivée sur les lieux de cette réunion, vers16 h 30, nous avons été agréablement surpris par la présence de plusieurs figures de la famille mouloudéenne, presque toutes tendances confondues. Il ne manquait au décor que les actuels dirigeants du directoire, en l'occurrence les Katrandji, Aouf, Adnane et Mostefaoui, voire également les membres influents de l'association El-Mouloudia. Mais ce n'était apparemment pas possible puisqu'il s'agissait d'un rassemblement auquel a appelé la fondation Braham-Derriche pour créer justement un contrepoids par rapport à l'aile dirigeante parrainée par Rachid Marif, le président d'honneur de l'association El-Mouloudia, et ce, à quelques encablures de l'assemblée générale extraordinaire qui examinera les statuts amendés du club. Dans son discours d'ouverture, le Dr Bachi, président de la Fondation Braham-Derriche, a essayé de mettre l'accent sur la situation du club qui, selon lui, persiste à être géré dans l'illégalité la plus totale par un directoire dont la mission était d'organiser, à l'issue de l'assemblée générale avortée qui a destitué le Dr Messaoudi en octobre dernier, une assemblée élective pour désigner un nouveau président du club. Sans trop s'étaler sur la genèse et les tenants et aboutissants de la crise du MCA, que tout le monde connaît, le Dr Bachi a souligné la nécessité de se rassembler autour d'un seul projet : aller vers la légalité et en rangs serrés vers les deux assemblées, celles des amendements des statuts et élective qui devrait être organisée quelques jours après. Partagé entre le sentiment de vider son sac et faire dans la retenue que lui exigent le contexte de la réunion et les objectifs qui en découlent, l'ancien capitaine de l'équipe de 1976 a tout de même rappelé certaines propositions qu'il a cataloguées de dupes. «Consacrer un président d'honneur à vie et lui donner des prérogatives qui dépassent celles même du président de l'association El-Mouloudia, cela est aberrant et inconcevable !», dira Bachi. Et d'enchaîner : «La commission a tenté d'enlever les articles qui ne conviennent pas, ce qui a fait que ses travaux ont traîné dans le temps, alors que l'Agex était prévue pour le 19 mai dernier.» Mais l'essentiel pour la fondation était de rassembler le maximum de membres et personnalités autour d'un leitmotiv celui de sauver le club, de lui redonner sa légalité et sa légitimité comme les autres clubs et de soutenir le futur président élu. Adjani se veut rassembleur Le débat fut ouvert et plusieurs personnes sont intervenues pour donner, chacune, sa façon de voir, de concevoir les choses et d'exprimer ses préoccupations concernant l'avenir du club. Pour Khaled Adjani, membre du directoire et de l'association El-Mouloudia, l'assemblée générale est souveraine d'amender ou non les statuts mis en conformité avec la nouvelle loi sur le sport et les associations par la commission chargée de cette mission. Il (Adjani) se dit un rassembleur et un légaliste en appelant à venir en force à l'assemblée générale pour faire changer les choses. Quant à Taher Belkhirri, membre de la Fondation, la crise du Mouloudia est la responsabilité de tous, d'où la nécessité de choisir les hommes capables de diriger le club avant les finances ou autre considération. Azef refait surface l Pour sa part, Halim Azef tient au débat d'idées contradictoires, même s'il n'a pas été d'accord au départ avec la création de la fondation Braham-Derriche. «Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis», dira Azef et d'ajouter : «Me revoilà parmi la famille du Mouloudia pour un seul objectif : celui de remettre le club dans la légalité, malgré les tiraillements qui persistent sur le terrain.» Un seul objectif : le retour à la légalité l L'intervention de Sid Ali Asloun, secrétaire général de la Fondation, s'est articulée sur la vision d'avenir et la professionnalisation du club : «Le retour à la légalité est primordial, ensuite il faut songer à un projet d'avenir à travers les nouvelles dispositions que propose la loi, telle la société sportive par actions qui est à la portée du MCA. Un club qui draine des milliers de supporters, qui attire les grands sponsors et génère des retombées financières inestimables.» Evidemment, le débat ne s'arrêtera pas au politiquement correct puisque les esprits se sont échauffés lorsque d'autres intervenants se sont exprimés avec passion sur la situation du club, notamment ceux qui ont pointé un doigt accusateur vers Marif qui, selon eux, incarne le mal actuel du Mouloudia d'Alger. D'où l'union sacrée pour contrecarrer ses desseins et ceux de l'équipe qu'il parraine depuis la ville éternelle. Des présents, mais aussi des absents l La famille du Mouloudia d'Alger est tellement grande que lorsqu'il y a un rassemblement ou une réunion on a l'impression de voir tout le monde et pas tout le monde en même temps. Hier par exemple, à l'hôtel Samitel, il y avait plusieurs figures emblématiques comme les Bachi, Betrouni, Bachta Mahiouz, Azzouz, Zenir, Bouiche, Kadri, Amrous, Chikh, Loucif, soit des joueurs toutes générations confondues. Il y avait également d'autres personnalités comme Adjani, Azef, Zedek, Hassina, Rabia, Belkhiri, Asloun, Gaceb, Longar, Ousmal, Boudehouche, soit plusieurs tendances à la fois. Sans oublier les supporters dont quelques têtes sont connues pour être souvent présentes autour du club. Les absents étaient également nombreux puisque Adjani informera l'assistance que Chaâbane Louanès, maître Hamani et Laggoun se sont excusés car ils avaient des empêchements ou étaient malades, quant à Kasbadji, ce dernier était en déplacement à Annaba alors que le Dr Messaoudi a été retenu par ses obligations au niveau de son cabinet. C'est dire que le rassemblement d'hier était celui de pratiquement toutes les tendances et cercles qui composent la grande famille du MCA. Soit un signe fort en direction de l'actuel directoire et surtout envers Rachid Marif qui, pour la plupart, fait la pluie et le beau temps au sein du club. Seul le nom d'Abdelkader Drif, l'autre figure emblématique du Mouloudia, n'a pas été évoqué. Est-ce un oubli ou une mise à l'écart d'un homme qui s'est démarqué et de Marif et des gesticulations de ses opposants, prônant une autre voie celle du retour du club sous la coupe de Sonatrach.