Accusé avec son frère par la justice américaine d'avoir réduit en esclavage quelque 30 000 enfants ces 30 dernières années, afin de les utiliser comme jockeys dans des courses de chameaux, l'émir de Dubaï a écrit au président des Etats-Unis pour qu'il intercède en sa faveur. La lettre de Cheikh Mohammad ben Rached Al-Maktoum, a été présentée récemment devant un tribunal de Miami par ses avocats. L'émir de Dubaï, son frère cheikh Hamdan ben Rached Al-Maktoum, ainsi que d'autres responsables des Emirats arabes unis sont poursuivis aux Etats-Unis pour «enlèvement et trafic d'êtres humains présumés concernant des milliers de jeunes garçons», originaires du Bangladesh, d'autres pays d'Asie du Sud et du Soudan. Une plainte avait été déposée devant la Cour fédérale de Miami, en septembre 2006 par des parents d'enfants kidnappés et réduits à l'esclavage. Dans sa lettre, adressée à George W. Bush, l'émir de Dubaï estime que la plainte porte préjudice «aux bonnes relations» entre les Emirats et les Etats-Unis et constitue «une interférence notable dans nos relations bilatérales et pourrait les compliquer». Il appelle Bush à intervenir directement pour lever la plainte qui pèse à son encontre. Selon l'accusation, «des garçons parfois âgés de deux ans ont été volés à leur famille, sortis de leur pays et retenus avec brutalité dans des camps d'entraînement aux courses de chameaux un peu partout aux Emirats arabes unis». Certains enfants auraient également été victimes de sévices sexuels, auraient subi des injections d'hormones pour ne pas grandir et auraient même été affamés afin de rester légers, ajoute l'acte d'accusation. Les accusés sont poursuivis à Miami, car ils possèdent une propriété en Floride.