Tradition n En dépit de l'apparition du disc-jockey, les M'silis restent attachés aux troupes musicales traditionnelles plus intimes et plus chaleureuses. La saison des mariages, s'étirant de la fin du printemps au début de l'automne, constitue une aubaine pour les troupes musicales folkloriques et modernes de la capitale du Hodna. C'est une période où leurs affaires marchent bien et l'occasion idoine de faire valoir leurs talents. Si dans les campagnes les troupes traditionnelles sont les plus demandées, en ville et dans les grandes agglomérations, il en va autrement puisque ce sont les modernes qui jouissent des faveurs du public, affirment les animateurs de plusieurs troupes. Toutefois, même dans les campagnes, les choses semblent avoir changé et certaines habitudes «fêtardes» ont pratiquement disparu. Et c'est le cas des danseuses - nombreuses pourtant en 1970 - que l'on ne voit plus de nos jours dans les mariages. La chanson «Aye Aye» accompagnée de la flûte et du bendir (instrument traditionnel à percussion) autorise une danse à chorégraphie rythmique répétitive codifiée contrairement à la chanson moderne qui laisse plus de liberté aux «fêtards» et danseurs. Les autres chansons célèbres, telles que Ya chaybi tah leqmam aâla Fettoum (ô mon pote, la nuée est tombée sur Fettoum), provoquent souvent une ambiance conviviale dans les foyers. Les vieux, les vieilles et même les jeunes générations ne peuvent se passer des danses folkloriques accompagnées de youyous et de baroud. L'apparition au cours de dernières années du disc-jockey a quelque peu éclipsé les troupes musicales qui globalement restent toujours prisées par les familles du Hodna qui y trouvent plus de chaleur. C'est le cas de la troupe Batat qui jouit d'une audience considérable parmi les M'silis en raison de sa fidélité pour la musique traditionnelle, ainsi que du sens de l'animation dont l'animateur principal Batat — qui a donné son surnom au groupe — garde jalousement le secret. La célébrité de cette troupe et son statut actuel dans la région constituent, par ailleurs, une motivation considérable pour les jeunes qui ont créé, durant ces dernières années, plusieurs groupes musicaux. Etant une des régions comptant un grand nombre de troupes musicales traditionnelles, la capitale du Hodna reste un véritable «musée sonore» du patrimoine musical national.