Tradition n Les cavaliers des Aurès et leur baroud ont fait leur réapparition, cet été, dans la célébration de mariages chez les Batnéens pour y exalter, par leur show spectaculaire, l'ambiance festive. Malgré l'invasion des disc-jockeys et autres troupes musicales modernes, les chevaux et les cavaliers auréssiens ont fini par s'imposer, pour beaucoup, en «ingrédient» essentiel d'une fête réussie. Aussi, nombre de rues et ruelles de la capitale des Aurès deviennent, le temps d'une soirée, une véritable arène pour les spectacles équestres traditionnels. Signe de puissance et d'honneur, ces cavaliers escortent parfois le cortège nuptial tout le long du trajet séparant la maison des parents de la mariée de sa nouvelle demeure. Le principal artisan de ce regain d'intérêt pour les traditions équestres est incontestablement l'association Izelmadhen, qui porte avec fierté le nom du très populaire Messaoud Benzelmat, bandit d'honneur et terreur des forces coloniales de la fin des premières résistances populaires. Créée en 2003, l'association regroupe en plusieurs cavaliers avérés, portant tous le costume traditionnel et leurs montures parées de leurs plus beaux atours, eux aussi, traditionnels. L'association propose également un fiacre réservé à la mariée et à ses filles d'honneur. Cette initiative de ressusciter le cérémonial des anciens mariages auréssiens a eu un grand succès parmi les habitants de la wilaya de Batna et même des autres wilayas du massif auréssien, à telle enseigne que le carnet de commandes de l'association est complet plusieurs semaines à l'avance. Avec la flûte traditionnelle (gasba) et le bendir des troupes Rahaba dont la rythmique fait même danser les chevaux pur-sang, les cavaliers (el-forsane) de Izelmadhen ont contribué à ressusciter l?une des plus vieilles traditions festives propres à cette région.