Evénement n Sous la férule du trio Sonelgaz, Radio algérienne et l'association Récif, la quatrième édition de l'opération «Eboueurs de la mer» aura permis aux enfants d'être les vedettes d'un jour. Sitôt les examens scolaires finis, ils se sont mis au parfum de l'été devenant, l'espace d'une journée, les sauveurs de la nature. Et c'est parce que la mer qui leur ouvre à chaque saison estivale les bras est menacée par tout genre de danger qu'ils ont innocemment répondu présents en retroussant les manches ignorant l'indifférence des adultes, ceux par qui la pollution arrive. A Tamentfoust, filles et garçons ont ramassé jeudi des tonnes de détritus et deux gros «museaux» d'espadons jetés à la mer par des restaurateurs peu regardants de l'environnement. Une performance que même les gars de Net-Com auraient sans doute dû mal à réaliser, avec gros engins et expérience en plus. Mais cette performance louable et qui mérite en tout cas tous les égards, n'a pas été sans dangers pour des enfants qui ne mesurent pas encore le risque réel qu'ils peuvent encourir en allant fouiner dans les fonds marins, mains nues, sans la moindre protection sûre. En effet, dans le «trésor» déterré, il y avait au moins une centaine d'objets et autres ustensiles tranchants. Fort heureusement, jeudi, la petite colonie des éboueurs de mer s'en est sortie indemne, sans la moindre égratignure. Et l'opération n'a pas manqué d'être l'objet d'une réflexion de la part d'un riverain qui tenait en main ses deux petites filles, toutes gaies d'aller nettoyer la plage comme deux grandes demoiselles. «Il va falloir maintenant méditer cela. Nos enfants descendent à la plage pour faire le grand nettoyage et pour rendre à la mer ses titres de noblesse. Nous, les grands, nous n'y avons jamais pensé, dommage», dira-t-il amèrement. Le quidam pointe aussi un doigt accusateur en direction des estivants qui viennent la matinée, armés de marchandises et qui repartent en fin de journée, laissant à même le sol des monticules de restes et d'autres objets que même un chien errant n'aura pas envie d'explorer. «Nous les parents, nous devons reconnaître une chose. Pour nous, le plus important est de faire plaisir à nos enfants en les emmenant à la plage, nous ne les quittons pas des yeux de peur qu'ils ne se perdent dans la foule, nous leur assurons un séjour paisible mais malheureusement nous ne pensons jamais à leur inculquer l'amour de la nature, l'amour d'une mer propre» reconnaît-il, comme si cette opération tombait à pic pour lui rappeler ses obligations de père.