Le changement climatique pourrait s'avérer de bon augure pour certaines régions de la planète, en particulier pour les riches pays d'Europe du Nord, la Russie et les Etats-Unis, estiment des scientifiques. «Les pays riches du Nord seront les gagnants, les pays pauvres du Sud seront les perdants», a déclaré le directeur de l'Institut polaire norvégien, lors d'une conférence sur le climat. Agriculture, transport maritime, hydrocarbures, exploitation minière, de nombreux secteurs bénéficieront de la fonte des glaces du Grand Nord. Avec la montée du thermomètre, «ce sera plus facile de cultiver dans des régions telles que le Nord de la Sibérie ou le Grand Nord canadien», a déclaré, pour sa part, un climatologue norvégien auteur d'un nouveau rapport de l'ONU sur la fonte des glaces. «L'agriculture s'épanouira considérablement grâce à la multiplication des journées où il fait plus de 5°C», a-t-il dit. «Le hareng et le thon se déplacent lentement vers le Nord», a-t-il encore expliqué. L'industrie forestière bénéficiera également d'une météo plus chaude facilitant la croissance des arbres sous des latitudes jusqu'alors improbables. Idem pour le tourisme. Les estivants pourraient fuir la canicule méditerranéenne au profit de l'Europe du Nord. En hiver, la région pourrait de surcroît accueillir les amateurs de glisse boudant les Alpes et les Pyrénées moins enneigées. Recul de la banquise aidant, le transport maritime via l'Arctique sera possible de 120 à 140 jours par an à la fin du siècle, contre 30 actuellement. «Un bateau reliant Rotterdam au Japon prendra 10 jours de moins via l'océan Arctique que via le canal de Suez, voire moins si la glace disparaît totalement du pôle Nord». Perspective encore plus juteuse, le retrait des glaces facilitera l'accès aux ressources d'hydrocarbures de l'Arctique, qui recèle un quart des réserves restantes de pétrole et de gaz naturel, selon l'US Geological Survey. Le géant gazier russe Gazprom est déjà à l'œuvre en Sibérie et en mer de Barents…