Alerte n La culture de la drogue en Algérie commence à prendre des proportions alarmantes. La découverte, récemment, de champs de culture de résine de cannabis à Adrar où 60 000 plants ont été détruits, en est la preuve. C'est ce qu'a estimé, Abdelmalek Sayeh, directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt) qui intervenait, hier, lors du forum de la Chaîne I de la Radio nationale «Fi El Wadjiha». Même si cette culture existait déjà par le passé, a-t-il précisé, elle était destinée uniquement à des besoins personnels, alors qu'aujourd'hui elle est devenue une culture pouvant être «une production à part entière avec des lieux de production et des laboratoires». Les causes de cette évolution dangereuse, argue M. Sayeh, sont les difficultés que rencontrent les réseaux de trafic aux frontières pour s'approvisionner vu la hausse du niveau de vigilance des services compétents. Ce qui a poussé les trafiquants à cultiver le produit ici même en Algérie. D'où le danger de voir notre pays se transformer de consommateur à producteur, a averti M. Sayeh. Pour lui, si l'Etat a mis en branle tous les moyens de lutte contre ce phénomène, «c'est le rôle de la famille qui est le plus important». «Il faut que la famille joue son rôle, les parents doivent contrôler leurs enfants», a-t-il martelé, invitant les citoyens a être plus vigilants en signalant tout indice ou information pouvant aider les services de sécurité à démanteler des réseaux de drogue. Pour ce qui est du travail de l'Onldt, un plan national pour la lutte contre la drogue est en cours d'élaboration, a-t-il révélé. Ce plan se base sur trois volets principaux : la prévention, la lutte et la désintoxication. Expliquant cette nouvelle stratégie, qui sera mise en œuvre prochainement et après l'élaboration du cadre juridique nécessaire, l'invité de la radio soutient qu'«il faut associer toutes les parties pouvant faciliter ou participer à la lutte, notamment les ministères de l'Education nationale et des Affaires religieuses et des wakfs ainsi que la société civile, dans la sensibilisation aux dangers de la drogue et de la toxicomanie. «Le deuxième volet concernant la lutte relève de la compétence des services de sécurité et de la justice», a-t-il indiqué. En outre, le premier responsable de l'Onldt a mis en avant un projet proposé par l'office au ministère de l'Intérieur et des collectivités locales par lequel les walis s'engagent à suivre de près la lutte contre la drogue afin que celle-ci puisse aboutir. S'agissant du troisième volet qui concerne la prise en charge des toxicomanes, M. Sayeh a indiqué que 53 centres de traitement sont en cours de création, en collaboration avec le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière. Enfin, l'invité de la radio a annoncé qu'une conférence nationale se tiendra les 26 et 27 juin à Alger pour débattre le rôle du mouvement associatif dans la prévention contre le fléau de la drogue et de la toxicomanie.