La pénurie de dons d'organes fait l'objet d'une prise de conscience croissante dans le monde, parfois au travers d'initiatives controversées comme la récente émission de télé-réalité aux Pays-Bas prétendant mettre en jeu un don de rein. Du Japon au Brésil, les listes de patients ayant besoin d'une transplantation s'allongent, en dépit de situations et de réglementations différentes d'un pays à l'autre, avec des délais d'attente de plusieurs années pour certains organes. Le rein apparaît comme l'organe dont on manque le plus cruellement. Malgré la dialyse, la greffe de rein reste en effet le meilleur moyen de traiter l'insuffisance rénale. Il ressort de données issues de 98 pays, que 66 000 reins ont été transplantés en 2005, représentant modestement 10% des besoins estimés, écrit la revue britannique médicale The Lancet. Face au développement de la commercialisation d'organes et du «tourisme de transplantation», qui représenterait près de 10% des transplantations effectuées dans le monde, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a annoncé en mars dernier la mise en place d'un Forum mondial pour développer de nouvelles lignes de conduites. L'Institut d'urologie et de transplantation de Karachi, avait alors révélé qu'entre 80 et 85% de toutes les transplantations pratiquées au Pakistan l'étaient pour des raisons commerciales. Quelques jours plus tard, la Chine, qui a souvent été accusée de se livrer à des trafics d'organes prélevés sur des condamnés à mort, promulguait sa première loi sur l'interdiction du commerce d'organes humains.