Taiwan n'est peut-être pas reconnu par beaucoup de pays, mais l'île a fait étalage de ses ambitions internationales hier vendredi à Taipei en inaugurant la première partie du gratte-ciel le plus haut du monde : le Taïpei 101 qui culmine à 508 m. Le bâtiment, qui domine une ville peu construite en hauteur, est le dernier en date d'une fièvre qui s'est emparée de l'Asie dont les capitales rivalisent pour avoir la tour la plus haute du monde, tout comme l'Europe et l'Amérique aux siècles précédents. Taiwan a rejoint une compétition très disputée, mais le Taipei 101 n'aura que peu d'années pour savourer son record. Après avoir dépassé les tours jumelles de Petronas à Kuala Lumpur, en Malaisie, et leurs 452 m, le gratte-ciel doit être à son tour relégué en seconde position derrière un monstre de 223 étages et de 676 m de hauteur en projet pour 2008 en Inde. Mais la course à la hauteur suscite des inquiétudes, notamment après les attentats contre les tours du World Trade Centre à New York en septembre 2001. Le Taipei 101 est conçu pour résister aux tremblements de terre qui secouent périodiquement l'île et aux typhons annuels. Mais peu de bâtiments sont capables de résister à une attaque comme celle qui a frappé les tours new-yorkaises.