38 personnes comparaîtront devant le tribunal : des entrepreneurs immobiliers et des responsables de bureaux d'études sont accusés de malfaçon dans la construction des immeubles et des édifices qui s'étaient effondrés à la suite du séisme de mai 2003. Le procès des représentants de bureaux d'études et des entrepreneurs immobiliers poursuivis dans l'affaire liée au séisme du 21 mai 2003, doit s'ouvrir le 26 juin courant à Boumerdès a annoncé, hier, une source du parquet. 38 personnes comparaîtront ainsi devant le tribunal. Les mis en cause devront répondre aux griefs qui leur étaient imputés à la conclusion de la commission d'enquête diligentée par le ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat, à peine quelques mois après le cataclysme. Ils auront donc à s'expliquer sur les malfaçons, les fautes liées à l'acte de bâtir et à la conception, l'inadéquation des études comparativement à l'appréciation du degré de sismicité des zones touchées et aussi à d'autres chefs d'inculpation passibles de peines ainsi que d'amendes lourdes. L'enquête du MHU, rappelons-le, a touché plus de 4 000 responsables d'entreprises, d'organismes, dont des bureaux d'études, le CTC, l'EPLF, l'OPGI ainsi que les bureaux de contrôle, tous appelés à situer leur responsabilité dans la catastrophe. La problématique à élucider concernait, à l'entame de l'enquête, avant tout la question de la fiabilité du zonage sismique de la région du littoral centre (Alger, Boumerdès et Tipasa). L'autre point à éclaircir était de savoir si la réglementation en vigueur avant le 21 mai 2003 avait une nature assez préventive en cas de catastrophe naturelle et si les études géotechniques qui devaient constituer la référence en matière de conception d'ouvrages étaient, elles aussi, fiables. En outre, le parquet de Boumerdès qui avait fait appel, faut-il le préciser, à des scientifiques et à des experts afin d'avoir une assistance en matière d'expertise, aura à ouvrir le brûlant dossier de la qualification des entreprises réalisatrices et autres bureaux d'études dont la plupart, au lendemain du séisme, se sont révélés des sociétés inaptes techniquement à entreprendre le moindre travail technique. Pour rappel, le séisme, outre l'effondrement de près de 9 500 habitations et quelque 900 équipements publics, a causé la mort de 1 391 personnes et blessé 3 444 autres.