Le procès des représentants de bureaux d'études et d'entrepreneurs immobiliers poursuivis dans l'affaire liée au séisme du 21 mai 2003, doit s'ouvrir le 26 juin prochain à Boumerdès, à savoir avant la fin de la session criminelle. 38 personnes comparaîtront devant le tribunal. Parmi les accusés, on retrouve des PDG d'entreprises de construction et de promotion immobilière publiques et privées, des architectes, des responsables de bureaux d'études, des ingénieurs, des techniciens du CTC et des chefs de chantier. Il est à noter que c'est sur instruction du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qu'une plainte a été déposée le 2 août 2003 auprès des cours de Boumerdès et d'Alger par l'ex-ministre de l'Habitat, Mohamed-Nadir Hamimid. A cet effet, des commissions rogatoires ont été délivrées à la Gendarmerie nationale pour auditionner les personnes concernées établies à Boumerdès et à Alger. Des centaines de documents ainsi qu'un rapport de plus de 2 000 pages ont été remis par les gendarmes à la justice. A rappeler que ce séisme qui a frappé la région de Zemmouri, le 21 mai 2003, a causé la mort de 1 391 personnes et des blessures à 3 444 autres, outre l'effondrement de près de 995 243 logements, 500 habitations et quelque 900 équipements publics détruits ou endommagés. A noter que les dégâts étaient estimés à 5 milliards de dollars. Au plan des procédures, le dossier est déjà ficelé et les convocations sont déjà envoyées aux personnes concernées par le procès, et cela après la fin des travaux d'aménagement du tribunal de Boumerdès complètement transformé, avec une salle d'audience qui sera équipée d'un matériel acoustique sophistiqué afin de permettre aux citoyens, à la presse et aux parents des victimes de suivre le déroulement du procès. Il est à rappeler que M. Tayeb Belaïz, ministre de la Justice et garde des Sceaux, avait affirmé dans une déclaration à la presse, à l'issue de sa visite dans la wilaya de Boumerdès en mai dernier, que "le procès du séisme se tiendra incessamment". Il est à noter que parmi les 38 personnes concernées, certaines sont toujours sous contrôle judiciaire. Elles seront appelées à répondre des chefs d'accusation tels qu'homicide involontaire, blessures involontaires, négligence, fraude dans la qualité des matériaux, non-respect des règles de la construction, entre autres. A préciser que ces failles n'ont pas permis aux bâtisses et certains immeubles de résister aux premières secousses, contrairement aux anciennes constructions datant de l'époque coloniale qui n'ont subi que de légers dégâts, ce qui a ouvert les yeux sur ces nouvelles constructions qui ne correspondent nullement aux normes exigées en la matière. Par ailleurs, un nombre de victimes et les ayants droit de celles décédées seront appelées par la justice. Certains d'entre elles se sont déjà constituées partie civile. Selon des magistrats, d'autres personnes peuvent toujours se porter partie civile même lors du déroulement du procès.