600 personnes ont été auditionnées lors de l'instruction de ce procès qui se tient à l'INH, la salle du tribunal ayant été jugé trop exiguë. C'est aujourd'hui que s'ouvre le procès du séisme qui a frappé le 21 mai 2003 la wilaya de Boumerdès. C'est la salle des actes de l'INH de l'université de Boumerdès qui va abriter ce procès au lieu de la salle du tribunal, jugée exiguë pour contenir l'assistance attendue à ces assises. Les responsables de la cour de Boumerdès ont déployé beaucoup d'efforts pour préparer ce procès qui va se dérouler durant plusieurs jours. Une attention particulière a été accordée aux équipements sonores et au matériel acoustique pour permettre aux personnes concernées par ce procès de bien suivre le déroulement des débats. Ainsi, rien n'a été laissé au hasard par les responsables de la cour qui se sont mobilisés nuit et jour pour être au rendez-vous le jour J. Ainsi, plus de 38 personnes, dont certaines sont toujours sous contrôle judiciaire, seront appelées à répondre aux chefs d'accusation tels que homicide involontaire, blessures involontaires, négligence, fraude dans la qualité des matériaux, non-application des lois sur la construction entre autres. Autant de failles qui n'ont pas permis aux bâtisses et certains immeubles de résister aux premières secousses, contrairement aux anciennes constructions datant de l'époque coloniale qui n'ont subi que de légers dégâts. Parmi les accusés, on retrouve des responsables d'entreprises de construction et de promotion publiques et privées, des architectes, des responsables de bureaux d'études, des ingénieurs, des techniciens du CTC et des chefs de chantier. Des centaines de victimes et leurs ayants droit seront appelés par la justice, certaines d'entre elles se sont déjà portées partie civile. Des responsables de coopératives immobilières seront également entendus lors de ce procès. Selon des magistrats, d'autres personnes peuvent toujours se porter partie civile même lors du déroulement du procès. Le séisme de Boumerdès a fait plus de 1 391 morts, uniquement au niveau de la wilaya de Boumerdès, plus de 95 243 logements et 890 édifices publics ont été touchés, les dégâts ont été estimés à 5 milliards de dollars. Pour rappel, c'est sur instruction du président de la République qu'une plainte a été déposée le 2 août 2003 auprès de la cour de Boumerdès et celle d'Alger par le ministre de l'Habitat, Mohamed Nadir Hamimid. Quelques jours après, des commissions rogatoires ont été délivrées à la Gendarmerie nationale pour auditionner les personnes concernées par le secteur de la construction établies à Boumerdès et Alger. Des centaines de kilos de documents ainsi qu'un rapport de plus de 2 000 pages ont été remis par les gendarmes à la justice. Une bataille de procédure a suivi après, puisque le juge d'instruction décida d'un non-lieu sur cette affaire, une décision qui fera l'objet d'un appel de la chambre d'accusation qui arriva finalement à annuler le non-lieu. M. T.