Grief n Le premier round des négociations n'a pas connu de résultats tangibles à cause de «l'intransigeance de la partie marocaine qui s'en tient à son projet d'autonomie». Les délégations sahraouie et marocaine qui ont entamé, avant-hier, un round de négociations à Manhasset, dans l'Etat de New York, se sont séparées dans la soirée d'hier sans parvenir à des «résultats tangibles». Les deux parties se sont, tout de même, entendues pour se retrouver en août prochain pour reprendre les pourparlers, indique un communiqué commun rendu public à l'issue des négociations. La réunion, qui intervient dans le sillage de la résolution 1 754 du Conseil de Sécurité de l'ONU qui exhorte les deux parties à chercher une voie de règlement de la crise qui prenne compte du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, a vu la participation des représentants du Front Polisario et du royaume du Maroc ainsi que ceux des pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie, «consultés séparément». A l'ouverture des discussions, lundi, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux Affaires politiques, Lynn Pascoe, avait déploré «l'impasse» dans laquelle se trouve le dossier et souhaité un accord mutuel qui apportera «l'autodétermination au peuple du Sahara occidental». Le communiqué qui sanctionne les travaux ne rend pas compte de la teneur des négociations et se contente tout juste de rappeler l'essence de la résolution précitée et de préciser que «les deux parties ont convenues que le processus de négociations se poursuivra à Manhasset pendant la deuxième semaine d'août 2007.» Chacune des parties a fait sa présentation sur la base des propositions antérieures présentées par le Conseil de sécurité de l'ONU et son secrétaire général, mais aucune avancée notable n'est à signaler. Ce qui est imputable à l'intransigeance de la partie marocaine. «Il n'y a pas eu de résultats tangibles», a déclaré le représentant du Front Polisario à l'ONU, M. Ahmed Bujari, accusant le Maroc de s'en tenir à sa «position intransigeante» sur l'autonomie. «La seule proposition qu'ils veulent bien faire est un référendum sur l'autonomie, qui, de leur point de vue, signifie que le territoire est marocain», a-t-il ajouté. «Nous pensons que ce territoire n'a jamais été marocain, n'est pas marocain et ne le sera jamais», assène M. Bujari. Un membre de la délégation du Polisario, Ibrahim Ghali, a, pour sa part, clairement fait savoir que les Sahraouis ne feront «aucune concession sur le principe du droit à l'autodétermination, tel que confirmé par l'ONU», et qui reste «l'unique voie pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental». «Un processus long et difficile» l Les négociations maroco-sahraouies sur la question du Sahara occidental, ayant débuté lundi à New York, semblent être «un processus qui va être certainement long et difficile», a déclaré mardi Michèle Montas, porte-parole du Secrétaire général des Nations unies. «Il faut dire que nous sommes au début d'un processus qui va être certainement long et difficile. Ce processus vient à peine de commencer. Il est donc trop tôt pour tirer des conclusions quelconques», a-t-elle expliqué, ajoutant que «ce que nous pouvons dire à ce stade, c'est que les négociations ont respecté le timing fixé et nous espérons que les deux parties continueront à se consulter et négocier, bien que nous ne nous attendions pas dans l'immédiat à une décision ou à une conclusion».