Résumé de la 2e partie n Shatterton prépare sa patiente pour une intervention. Sa sœur ameute le quartier. Pour la police, son frère est un médecin… Mais, il est sorti d'un asile psychiatrique. Puisque personne n'y peut rien et qu'il est roi dans son cabinet, le docteur Shatterton annonce au petit M. Cuplet, à la grande Mme Cuplet et à leur adorable jeune fille le surprenant diagnostic qu'il vient de déterminer après palpation : «Qu'est-ce que je vous disais ! Evidemment, c'était cousu de fil blanc : elle a une appendicite ! — Quoi ? Comment ! s'exclame M. Cuplet. — Mais elle n'en a jamais souffert ! affirme Mme Cuplet, n'est-ce pas, Odette ? —Normal, normal... ce n'est qu'une appendicite chronique, qui peut entraîner une crise brutale à n'importe quel moment, voire une péritonite. J'ai bien envie de l'opérer.» Devant l'insistance de la sœur du docteur Shatterton, le shérif a tout de même décroché son téléphone. «Allô, madame Beacks ?... Voilà... Ici, le shérif de Rockland. Je vous appelle à la demande de Mlle Shatterton. Il paraît que vous avez eu affaire à son frère, le docteur Shatterton ? — C'est exact. — Et vous en avez gardé, paraît-il, un souvenir disons étonnant ? — Ah ! vous pourriez le dire, shérif ! Je venais pour une grippe. D'abord il m'a reçue en slip. Ensuite, il m'a forcée à boire avec lui une demi-douzaine de grogs...» Le shérif ne peut s'empêcher de sourire en demandant : «Euh... vous a-t-il paru agressif ? — Ecoutez, shérif, lorsque je suis sortie, j'étais tellement ivre que, s'il m'avait violée, je ne m'en serais même pas aperçue ! — Bien. Merci, madame Beacks.» En raccrochant, le shérif se tourne vers Mlle Shatterton : «Un peu fou, c'est sûr, mais pas forcément dangereux, non ?» Dans le cabinet du docteur Shatterton, le petit M. Cuplet décide de faire montre d'une certaine fermeté. «Non, docteur... Pas d'opération, du moins pour le moment. — Simplement le furoncle ? — Oui, simplement le furoncle. — Vous avez tort, c'est reculer pour mieux sauter. Mais puisque vous l'exigez, nous nous contenterons du furoncle... Revenez dans une heure, ce sera fait. Vous, mademoiselle, vous restez dans mon bureau.» De retour dans la salle d'attente, M. Cuplet dit à sa femme : «Il faut que je m'en aille, mais toi, tu ne quittes pas les lieux. Je ne sais pas pourquoi, mais ce toubib ne me dit rien qui vaille.» Le shérif n'en est pas encore là de ses réflexions, mais il poursuit son enquête téléphonique : «Allô, la pharmacie Brogan ? Ici, le shérif de Rockland. Vous êtes monsieur Brogan ? Le docteur Shatterton vient d'ouvrir un cabinet dans le sud de la ville. Que savez-vous de lui ? — Quoi !... On l'a laissé sortir ? — Que savez-vous de lui, monsieur Brogan ? — Il est complètement fou ! — Pouvez-vous me citer des exemples de comportement qui vous conduisent à ce jugement ? — Eh bien, avant son dernier internement, il m'achetait plusieurs litres d'éther par semaine ! J'ai fini par savoir qu'il les buvait. Eh oui... un grand verre chaque matin, disait-il, avec un zeste de citron... Vous imaginez ce que ça peut donner ?» (à suivre...)