Résumé de la 128e partie n Le docteur Petiot est aussitôt incarcéré dans un asile psychiatrique où il est déclaré fou. On le soigne, puis on le libère. La Seconde Guerre mondiale est déclarée. C'est la drôle de guerre, les armées françaises et allemandes s'observant derrière les lignes de défense. Mais cette situation d'attente prend fin le 10 mai 1940 avec l'invasion de la Belgique et de la Hollande par l'armée allemande. Le 13 mai, le front français cède dans la région de Sedan. L'armée belge capitule, aggravant ainsi la situation de l'armée française. Le lendemain, le général Weygand envisage la possibilité de la cession des combats, en d'autres termes la capitulation. L'Italie déclare la guerre à la France et à la Grande-Bretagne. Le 12 juin est donné l'ordre de retraite générale... Toutes les mesures envisagées pour continuer le combat sont abandonnées... Le gouvernement évacue Paris. Ce n'est plus qu'un cri : «Les Allemands arrivent !» A la rue Caumartin, comme ailleurs, c'est la panique. Les gens s'enfuient. La femme du docteur a peur et voudrait partir, mais lui refuse. «Les Allemands ne me feront pas de mal, je suppose qu'ils auront besoin de médecins pour se faire soigner...» Paris est occupé. Le docteur Petiot, comme les Parisiens qui ont choisi comme lui de rester, assiste mortifié à l'invasion. Puis, il reprend rapidement ses activités. Les malades qui n'ont pas quitté la capitale reprennent les visites. La police l'a toujours à l'œil, à cause des drogués qu'il soigne mais aussi, avec l'occupation, ses anciennes activités politiques. Il n'a jamais caché ses idées progressistes ni son opposition au fascisme, et toute sa carrière politique à Villeneuve-sur-Yonne il l'a faite dans des listes de gauche. Ce passé de militant, craint la police française, pourrait le rapprocher de la résistance. Petiot va en effet se rapprocher de la résistance française en soignant et en cachant des blessés et en fournissant de faux certificats médicaux pour empêcher l'envoi d'hommes en Allemagne, réquisitionnés dans le cadre du travail obligatoire. Il servira aussi d'indicateur, en dénonçant tous ceux qui collaboraient avec les nazis. Il prétendra plus tard, au cours de son procès, qu'il a combattu dans les rangs de la résistance. Or, cela ne sera pas confirmé, ce sera également le cas pour une prétendue participation à un groupe de résistance antifasciste espagnol à Paris. Il a parlé aussi d'un projet de placement de bombes autour de Paris. En fait, il semble que son rôle de résistant se soit limité à établir les faux certificats et à aider des gens recherchés, notamment des juifs, à quitter le pays. Et encore, il se faisait payer cette fonction de passeur : 25 000 francs de l'époque, par personne. En 1941, Petiot réalise une bonne affaire. Il achète, pour 500 000 francs, un hôtel particulier, rue Le Sueur, dans le XVIe arrondissement, un quartier résidentiel, près de l'Etoile. La maison, qui appartenait à un prince tchécoslovaque était abandonnée depuis dix ans et on ne peut pas dire qu'elle était en bon état. En fait, Petiot n'avait pas l'intention d'emménager dans sa nouvelle maison ni d'y travailler... D'ailleurs, il n'a pas parlé de cet achat à sa femme, qui l'apprendra par hasard. Il installe notamment un cabinet médical au rez-de-chaussée, ainsi qu'une étrange pièce triangulaire, sans fenêtre, avec un viseur optique à la porte. Quant au reste de la maison, plusieurs pièces, il n'y touche pas. Comme si ces pièces ne devaient servir à rien... (à suivre...)