Résumé de la 1re partie n Ce 14 avril 1912, le «Titanic» a reçu plusieurs messages d'autres navires le mettant en garde contre des glaces venues du Groenland qui flottent sur sa route... Dans l'un des salons de luxe, en dépit de l'heure tardive, quelques passagers, des messieurs et des dames, sont encore à discuter. Il y a, parmi eux, le colonel Archibald Gracie, homme riche, mais aussi grand voyageur et aventurier connu. Il raconte justement quelques-unes de ses aventures et ses amis l'écoutent avec plaisir. «Colonel, on peut dire que vous avez vécu des aventures palpitantes ! — Oui, mes amis...» Il écrase son cigare dans le cendrier de cristal, posé au milieu de la table, prend son verre et vide d'un trait le reste de brandy qui s'y trouve et dit, sur un ton solennel, en jetant un regard sur la grande horloge qui orne le salon : «Mes amis, vous avez vu l'heure qu'il est ? — Il n'est que vingt-trois heures, colonel ! — Vous n'allez pas vous mettre au lit, à cette heure ? — Allons, encore une aventure ! — Encore un cigare ! — Encore un verre de brandy... ou de whisky puisque c'est en Amérique que nous nous rendons !» Le colonel sourit à la dame qui l'a invité à prendre un autre verre, mais il secoue légèrement la tête et répond : «Ce sera pour demain, mes amis !» Il se lève, salue les messieurs, fait la révérence aux dames et se retire. Certes, le colonel est un grand voyageur, un grand aventurier et il aime la conversation des gens de bonne compagnie, mais c'est aussi un homme à principe : après une certaine heure, il convient à un homme de sa classe et de son rang d'aller dormir ! Il s'engage dans l'escalier de fer forgé, se retourne encore pour faire un signe à ses amis avant de s'engouffrer dans le couloir qui conduit aux cabines de première classe. A chaque fois, il admire les gravures qui ornent les murs et les plantes disposées dans de beaux vases ; il prend aussi du plaisir à marcher sur l'épais tapis qui garnit le sol, un tapis si épais qu'on a l'impression de s'y enfoncer... Vraiment, ce navire une merveille et il est fier que son pays, l'Angleterre, l'ait conçu et construit... C'est non seulement une merveille de la mécanique, mais aussi un déluge de luxe et de confort ! Lui qui a pris tant de navires, il n'en a jamais vu de pareil de sa vie ! Quels progrès par rapport aux autres navires ! Quant aux vapeurs de sa jeunesse qui sifflent à percer les tympans et crachotent une fumée nauséabonde, il vaut mieux ne pas en parler. Le «Titanic», qui inaugure une nouvelle race de bateaux, a sonné leur glas ! L'avenir, se dit Archibald, appartient à la science, aux nations qui, comme l'Angleterre, sont capables de construire des bateaux comme le «Titanic» ! (à suivre...)