Débat Des conférences et des tables rondes ont eu lieu autour de l??uvre du grand écrivain. L?écriture de Mohammed Dib était au c?ur du symposium international organisé au Centre régional des lettres du Languedoc Roussillon. Cette manifestation, qui se veut un hommage à Dib et qui entre dans le cadre de l?événement Djazaïr une Année de l?Algérie en France, a débuté, jeudi dernier, à l?université Paul-Valéry de Montpellier et a pris fin vendredi soir. Durant ces deux journées d?étude, plusieurs intervenants des deux rives de la Méditerranée se sont exprimés à propos de la plume de Mohammed Dib, un romancier qui a su se démarquer de ses contemporains en marquant de sa bonne prose tout à la fois l?écriture poétique, romancée que scénique, ainsi que le monde fantastique des contes et des nouvelles en langue française. Au cours de cette deuxième et dernière journée de ce symposium, dédié à une «écriture aux confluents de l?histoire, des langues et des cultures» et qui entend «saluer une des consciences algériennes les plus exigeantes de l?époque contemporaine», plusieurs intervenants ont tenté de comprendre l?entreprise intellectuelle et esthétique de Dib. L?universitaire Nadjet Kadda a, dans son intervention, «formes premières et esthétiques de la fragmentation», rappelé que l?écrivain s?est engagé en premier lieu en poésie et dans la nouvelle des formes littéraires qui ont une longue histoire dans les traditions arabe et berbère. Elle remarquera qu?en venant au roman, «Dib a transporté avec lui ses premières formes» en y introduisant d?autres «formes premières» dont des devinettes, des proverbes et des récits allégoriques. Pour sa part, l?universitaire viennois, Fritz Peter Kirsh, a expliqué dans son intervention «la société et le mystère : Mohammed Dib à la recherche d?une autre Algérie» que le terme introduit par Dib de cryptostase désigne l?élément dissimulé. Par ailleurs, et au cours de cette 2e journée d?étude, deux tables rondes ont été organisées auxquelles ont pris part plusieurs étudiants : la première intitulée «Les réceptions de l??uvre», coordonnée par Paul Siblot de l?université de Montpellier, a été animée par plusieurs intervenants qui se sont penchés sur l?évolution de l?écriture dibienne et son impact sur le lecteur. La seconde a eu pour thème «Ecrire dans la langue de l?autre», et animée par Nadjet Khadda. A cette dernière rencontre, plusieurs interventions et avis ont été exprimés et ont tous été réduits au dénominateur commun, en l?occurrence que l?écrivain n?a de langue que celle qu?il s?approprie, que la langue de l?écriture est différente de celle parlée et que celle de l?écrivain a le pouvoir d?inventer la langue. Le symposium a pris fin sur un récital de musique andalouse.