Hommage Mohammed Dib, symbole de la création littéraire, demeure une légende vivante. Une fois encore, Mohammed Dib, auteur d?une ?uvre romanesque immense, l?un des grands noms, qui, de par ses écrits à la valeur poétique et esthétique, a marqué d?une manière indélébile la littérature algérienne de langue française, a été honoré lors d?un colloque international consacré à son personnage et à son écriture qui, jusqu?à présent, suscite un intérêt considérable de la part des critiques, chercheurs et universitaires de tout horizon. Lors de la cérémonie d?inauguration de ce colloque qui s?est tenue lundi à la Bibliothèque nationale du Hamma, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, accompagné de Khalida Toumi, ministre de la Culture et de la Communication, d?Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, d?Amine Zaoui, directeur de la bibliothèque, en présence des participants à ce séminaire, a prononcé un discours inaugural dans lequel il a tenu à rendre un vibrant hommage à l?écrivain qui a tant donné à l?Algérie, tant sur le plan humain que dans le domaine culturel. «Je tiens à parler dans la langue qu?a utilisée Mohammed Dib pour édifier son ?uvre», a-t-il déclaré, ajoutant que «l?écrivain avait une vie bien remplie», qu?il«a honoré son contrat envers l?Algérie, en la représentant dans sa dimension intellectuelle» et que «ce colloque, qui vient réfléchir sur l??uvre dibienne, est une prise de possession du précieux héritage qu?il nous a légué». Le président de la République a laissé entendre que la disparition inattendue de Mohammed Dib, le printemps dernier, nous donne à réfléchir et à prendre conscience de l?importance de nos intellectuels et que ce colloque vise à corriger l?indifférence affichée envers les gens des lettres et des arts. C?est une manière de se rattraper sur les erreurs commises. Le président de la République a participé avec son allocution dans la présentation de l??uvre de Mohammed Dib. «Mohammed Dib avait la passion de la liberté, c?était un constructeur visionnaire. Il était en avance sur son temps. Il a travaillé ?et réussi ? à inscrire la littérature algérienne dans la modernité et l?universalité. C?était un homme d?une grande humanité et d?une importante universalité. Il tournait d?ailleurs son regard vers une culture multidimensionnelle. Il était porteur de l?inspiration nationale ainsi que de l?authenticité. Il était porte-parole des siens. Il a rempli pleinement son contrat d?artiste tant par l?universalisme que par l?humanisme.» Et pour conclure, le président a tenu à déclarer devant l?assistance que ce colloque n?est que le commencement et que d?autres hommages viendront marquer la scène culturelle. Ce colloque, dont la première journée se tient ce mardi à la Bibliothèque nationale du Hamma, se poursuivra jusqu?au 18 décembre à Tlemcen, vile natale de l?écrivain, à la bibliothèque centrale Abdelmadjid-Meziane. Au terme de ces rencontres internationales autour de l??uvre «dibienne», le prix Mohammed-Dib sera décerné par le président de la République à la meilleure création littéraire, encourageant ainsi les jeunes talents. Cette initiative est entreprise par la Fondation Mohammed-Dib. Prendront part à cette rencontre de nombreux chercheurs et universitaires algériens et étrangers qui, par souci d?étendre et d?approfondir la réflexion sur l??uvre de Mohammed Dib afin d?avoir une approche plus précise et plus neuve, vont enrichir et diversifier le chapitre Dib. Tous ces spécialistes et analystes sont là pour interroger et répondre, et aussi célébrer Mohammed Dib qui, entrant dans le panthéon des géants, est devenu ? et demeure ? une légende. Il devient une mémoire, une mémoire collective, que nous devons préserver et partager.