Résumé de la 1re partie n Morte de peur, Susan, qui a l'impression que quelqu'un est entré chez elle, s'enferme dans sa luxueuse salle de bains. «Y'a pas grand-chose ici pour se cacher. Des tapis des coussins, à part le canapé, et encore. Derrière les rideaux, peut-être. Vous êtes sûre qu'il y avait quelqu'un ? — Certaine. — Vous vivez seule ici ? Absolument. — Pas d'amis, de fiancé ? Personne n'a la cIef.» Susan hésite un peu... «Non... à part la femme de ménage. Elle arrive à neuf heures, et j'ai toute confiance en elle. — Votre métier ?» Susan hésite encore un peu, juste un peu. «Cover-girl, mais je ne travaille plus beaucoup depuis un an. — Ah !... et vous vivez de quoi ? — J'ai placé pas mal d'argent dans une boutique de mode, le revenu me suffit et je dessine mes propres modèles. — En résumé, vous n'avez rien vu ? Juste un bruit avant et le cIaquement de la porte ? — C'est ça. — C'est pas grand-chose, hein ? Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse avec ça ? Vous connaissez quelqu'un qui pourrait vous en vouloir ? — Non. Personne. — Bon. Pas d'affolement. Ou c'était rien du tout ou c'est un cambrioleur qui s'est sauvé et il ne reviendra pas. — Mais la porte ? Vous avez bien vu que la porte n'a rien ! — Vous savez, ces gars-là arrivent à fabriquer des clefs ! Changez votre verrou, par précaution. C'est tout ce qu'on peut vous dire. — Vous n'allez rien faire ? Vous n'allez pas me surveiller ?» Bien sûr que non, on ne surveille pas l'appartement d'une petite cover-girl, aussi jolie soit-elle, pour une fausse alerte. La police a d'autres criminels à fouetter. Trois semaines plus tard, le corps de Susan Rooney est découvert dans une voiture. Tout a brûlé, voiture et conductrice. L'endroit du sinistre est une portion de route isolée et en principe barrée par une interdiction. La voiture serait tombée dans un ravin et aurait pris feu, la conductrice aurait brûlé, prisonnière de sa ceinture de sécurité. Ce serait un accident. Ou un suicide. Mais la voiture n'est pas la sienne, elle appartient à un industriel de la région. Et le médecin légiste démontre qu'il s'agit d'un assassinat. Susan Rooney a été frappée à la nuque, elle est morte avant l'incendie. Tout au bout de l'enquête apparaissent alors deux hommes : l'industriel, propriétaire de la voiture, et son fiIs. Milton Bauer, cinquante-six ans, marié, homme d'affaires averti, était l'amant de Susan. La femme de ménage l'a immédiatement signalé à la police. Quant à Hugues Bauer, son fils de vingt-cinq ans, marié lui aussi, associé aux affaires de son père, il fréquentait également Susan. Ajouté à cela, on trouve dans le dossier le rapport des deux inspecteurs appelés par la victime trois semaines auparavant. Un rapport court, mais qui n'est pas le seul. A deux reprises, Susan a signalé le même genre de chose. Le 2 mars 1978, quelqu'un l'aurait suivie jusqu'à la porte de son appartement, elle n'a vu qu'une silhouette, l'arrivée d'un voisin l'a délivrée. Un homme allait l'attaquer, elle en était sûre. Qui ? Personne. Le voisin n'a rien vu. Le concierge n'a rien vu. Susan était alors soupçonnée de délire de persécution, lorsque pour la troisième fois elle appelait la police chez elle, en affirmant que quelqu'un guettait derrière sa porte en pleine nuit. Or, l'immeuble était fermé à clef, et la police eut beau fouiller tous les couloirs, personne. Toujours personne. (à suivre...)