Résumé de la 3e partie n Charles devient plus nerveux au discours de Pat. Il déteste parler. Il cherche de l?argent dans tous les tiroirs. Ce moment d?inattention profite à Pat pour récupérer son pistolet, caché sous le traversin. Benber, le voleur, ne répond pas. «Ecoutez, si vous voulez que nous parlions un peu, nous pouvons le faire l?arme à la main, mais le dialogue ne sera pas le même, la preuve, vous êtes bloqué. Le simple fait de porter un revolver vous sert de langage, n?est-ce pas ? C?est ça ? ? Qu?est-ce que ça peut vous faire ? Foutez-moi la paix avec vos discours à la noix. Le fric, c?est tout ce qui m?intéresse. ça vous suffit ? ? Parfait. Si vous voulez parler avec un revolver à la main. ? Vous oubliez que c?est moi qui l?ai le flingue. ? Pas du tout, j?en ai un aussi.» Charles Benber se retourne, surpris, et aperçoit, dans la main délicate de Pat Alison, un calibre 22 à crosse blanche. Derrière la porte, Jenie n?entend plus rien. Les deux adversaires s?observent sûrement. Sa mère, toute blanche avec un petit revolver, et l?autre tout noir avec son «flingue», comme il dit. Jenie se mord les lèvres, mais le silence dure. Puis elle entend des sons bizarres et le bruit étouffé des coups de revolver. Mais elle ne bouge toujours pas. Si sa mère a gagné, elle viendra lui ouvrir. Si c?est l?autre qui a gagné, il faut attendre qu?il disparaisse, autrement il la tuerait aussi. Alors, Jenie attend un quart d?heure derrière la porte. Puis elle se décide à l?ouvrir, la gorge serrée. Sa mère est étendue sur le sol, près du lit, la tête noyée de sang. Alors Jenie court vers le bureau où se trouve un autre téléphone et appelle Police-Secours. «Venez vite, je vous en prie, ma mère est blessée.» Blessée ? Non, morte. Paralysée par une balle, entrée à hauteur du nez, et morte en quelques minutes. Elle a tiré elle-même deux fois, peut-être en même temps que son assassin, et elle a dû le blesser, car il y a du sang jusqu?à la porte-fenêtre, un sang qui n?est pas à elle. Dehors, le voleur a abandonné dans sa fuite un poste de télévision portatif et deux ou trois bricoles sans importance. A l?arrivée de la police, et à ce moment-là seulement, Jenie fait une crise de nerfs. On vient de lui dire que sa mère est morte. Or, le peu qu?elle a vu de l?assassin ne permet pas de l?identifier. Des gants orange sur des mains noires, une longue silhouette et un visage, que Jenie ne sait pas, ne peut pas décrire. Elle a eu si peur, finalement, qu?elle n?a vu que deux yeux furieux et méchants. Les policiers s?affairent dans l?appartement immense et si bien insonorisé que personne n?a entendu les coups de feu chez les voisins. Les traces laissées par l?assassin sont maigres. Quelques taches de boue sur la moquette, des traces de sang sur la bibliothèque. Les chiens policiers ne retrouvent pas la piste au-delà de quelques centaines de mètres. L?assassin a dû fuir en voiture. Et Jenie raconte ce qu?elle a vu aux policiers : sa mère prenant l?arme, et elle, enfermée dans la salle de bains. L?enfant est supérieurement intelligente, trop même pour son âge, et la crise de nerfs passée, elle raconte calmement. Puis donne sa conclusion. «Je suis désolée, monsieur, je n?ai pas observé le visage de l?homme. Je regardais trop ma mère, elle voulait me protéger à tout prix, c?est pourquoi elle s?est mise à discuter avec ce garçon. Il ne voulait peut-être pas la tuer. Si elle n?avait pas discuté et sorti son revolver, il ne l?aurait peut-être pas tuée. Moi je ne pouvais qu?obéir, n?est-ce pas ? Elle voulait que j?aille dans la salle de bains et que je m?y enferme ; je l?ai fait, parce que j?ai l?habitude d?obéir. Mais? je le regrette. J?aurais pu mourir avec elle, peut-être?» (à suivre...)