Attentat n L'affaire des deux voitures piégées neutralisées à Londres constitue un avertissement au nouveau gouvernement, estiment les spécialistes du renseignement. Il s'agit du premier test auquel se trouve confronté le nouveau Premier ministre Gordon Brown qui a évoqué une «menace terroriste constante et grave» deux jours après sa nomination. Le complot semble «viser le nouveau gouvernement», a estimé l'ancienne responsable du comité conjoint du renseignement britannique. Elle a, toutefois, indiqué qu'il y avait «probablement au moins une connivence intérieure dans cette affaire». Un autre analyste du renseignement a déclaré que le complot portait toutes les marques des attaques islamistes comparables à celles perpétrées en Irak, dans le sud du Liban et dans les territoires palestiniens. Le nouveau ministre britannique de l'Intérieur avait indiqué que la première voiture aurait pu causer un nombre considérable de victimes si elle avait explosé. La première Mercedes a été trouvée à Haymarket, près d'une discothèque de nuit appelée «Tiger, Tiger». La police avait été alertée par des services d'ambulance qui s'étaient rendus sur place pour soigner un malade et ont cru voir de la fumée sortir du véhicule. Le deuxième véhicule, une Mercedes bleue, était garé sur un emplacement interdit. Il «contenait des matériaux très semblables à ceux trouvés dans le premier. Il y avait une grande quantité de bidons de carburant et des clous», a ajouté le ministre de l'Intérieur.Haymarket est situé dans le West End, le quartier touristique de Londres, où sont concentrés la plupart des théâtres. Aux alentours de l'endroit où la voiture a été découverte se trouvent la discothèque, des restaurants, des cinémas, un centre commercial et des bureaux. L'accès à toute la zone a été fermé. Dans l'après-midi, la police a fait évacuer une partie du plus grand parc londonien, Hyde Park, après avoir fermé l'avenue proche de Park Lane pour fouiller le véhicule suspect. Dans huit jours, Londres doit marquer le deuxième anniversaire des attentats-suicide du 7 juillet 2005 qui avaient fait 56 morts, dont leurs quatre auteurs, dans les transports en commun de Londres. Le nouveau Premier ministre a appelé la population à rester en alerte à tout instant. Il a précisé que la vigilance devrait être maintenue dans les prochains jours. Le comité «Cobra» rassemblant en cas de crise touchant à la sécurité nationale, les responsables ou représentants des principaux organes du gouvernement, les services de renseignement et Scotland Yard, doit se réunir une nouvelle fois aujourd'hui samedi. La Grande-Bretagne est actuellement au niveau «grave» d'alerte antiterroriste, indiquant que la menace d'attentat est considérée comme «très probable» par les services de renseignement intérieurs. En novembre, l'ex-chef des services de renseignement britannique avait révélé que ses services avaient eu connaissance de près de 30 complots et en avaient déjoué 5 très importants depuis les attentats du 7 juillet.