Résumé de la 6e partie n Dans une visite surprise qu'il rend après une longue absence à Fatiha, Mohamed lui apprend toute la vérité sur la relation de Zineb et de Madjid. «Y a-t-il quelque chose que je peux faire ?», dit encore la voix voilée. Elle fait non de la tête. «Qu'il parte mon Dieu, j'ai besoin de rester seule. J'ai besoin d'aller jusqu'au bout de ma souffrance». Quelques instants plus tard, et comme s'il avait lu dans ses pensées, Mohamed se lève. Elle fait de même et le précède vers la porte. Au moment de sortir, il la regarde avec une compassion qui lui fait mal en lui disant : «Sache que je suis sincèrement désolé de ce qui t'arrive, de ce qui nous arrive. Cela m'a coûté de venir te le dire, mais je n'ai pu vivre avec l'idée que tu continuais à ouvrir ta porte à une femme qui t'a poignardée dans le dos et que tu considères encore comme une amie». Elle fait un effort surhumain pour ne pas s'effondrer devant lui et lui répond: «Ne sois pas désolé. Tu es aussi une victime dans cette sordide histoire et puis je devais savoir. Je te remercie d'être venu m'informer». Après le départ de Mohamed, Fatiha se laisse totalement aller à son chagrin et à sa déception. Elle pleure pendant des heures. Epuisée, elle s'endort enfin d'un sommeil agité. Elle est réveillée par Madjid qui la secoue doucement : «Réveille-toi, qu'est-ce que tu as ? Tu es malade ?». A son contact, elle a un violent mouvement de recul incontrôlé : «Ne me touche surtout pas». Il la regarde sans comprendre. Elle se lève, met sa robe de chambre et sort de la pièce. Lui emboîtant le pas, il s'interroge : «Mais voyons qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'il y a ?». Toujours silencieuse, elle entre dans la cuisine pour se préparer un café. Elle a une migraine terrible. Il la suit et la regarde faire. Troublé par l'attitude de sa femme, il commence à appréhender le pire. «Mais non ! se dit-il, elle ne peut être au courant, comment serait-ce possible ? Zineb n'est même pas en Algérie, et de toute façon, elle ne lui aurait jamais dit. Personne d'autre n'est au courant à moins que…» «Quelqu'un est-il venu aujourd'hui ?». Elle se verse le café dans une tasse met du sucre et le regarde en remuant : «Oui, mon frère est venu. Je lui ai demandé d'aller chercher les enfants à la sortie de l'école et de les promener un peu. Je n'étais pas en état de les voir débarquer ici.» Elle va s'asseoir à la table et commence à boire son café. Appuyant son front contre sa main. Madjid est de plus en plus inquiet. Quelque chose de grave s'est produit, il en est sûr maintenant. S'approchant d'elle, il fait mine de la toucher : «Voyons ma chérie, qu'as-tu ?…». Dans une explosion de rage, Fatiha écarte brutalement sa main se levant d'un bond, renversant du coup la tasse de café : «Je t'ai dit de ne pas me toucher salaud ! Ta chérie ? Laquelle est-ce entre nous deux ? Au fait elle a accouché ou non ?» Hurlant, elle tremble comme une feuille. Tout à coup, elle se sent vidée, épuisée. Elle se rassoit se prend la tête entre les mains et se met à pleurer doucement d'abord ensuite dans des sanglots bruyants. Livide Madjid n'a pas bougé de sa place. Il a peur de l'approcher. Le moment qu'il a tant appréhendé est arrivé. Il se sent triste et déprimé mais ne sait que faire ni que dire. Mais qui lui a dit ? s'interroge-t-il. «Je vais aller quelques jours chez mes parents avec les enfants», dit-elle enfin sans le regarder. «Non, déclare-t-il, avec détermination, vous ne bougerez pas d'ici, c'est chez vous. Si tu ne veux pas me voir, c'est moi qui partirai». Elle ne peut s'empêcher de dire avec sarcasme : «Mais bien sûr, une aubaine inespérée, tu vas aller la retrouver ? Elle est donc entrée de France ?» Il ne répond pas. Le regardant en face, elle lui jette comme une insulte : «Mon amie, et la femme de ton ami. Comment as-tu pu ?» C'est donc ça, se dit-il, c'est Mohamed qui est venu l'informer. (à suivre...)