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Ainsi va la vie
Envers et contre tous (2e partie)
Publié dans Info Soir le 27 - 06 - 2007

Résumé de la 1re partie n Autour du dîner qui a réuni Fatiha, Zineb, Madjid et Mohamed, Zineb a une attitude bizarre.
«Revenez rapidement nous voir», dit Fatiha au couple d'invités à la fin de la soirée. «Ah non, la balle est dans notre camp, cette fois. Merci pour tout et bonne nuit.» Mohamed prend sa femme par le bras et les deux sortent de la maison en direction de leur voiture.
«Je pense que nous devrions les inviter à notre tour. Que dirais-tu de samedi prochain ?»
La réponse de Mohamed tarde à venir.
«Tu m'as entendu chéri ?» «Oui j'ai bien entendu, mais j'étais en train de me demander s'il ne valait pas mieux commencer à prendre un peu de distance.»
Le cœur battant très fort, Zineb arrive à articuler d'une voix presque normale.
«Qu'est-ce que tu veux dire ? Je ne comprends pas.» Il se tourne vers elle. Elle fait un effort pour garder ses yeux rivés sur la route droit devant. Elle veut surtout éviter qu'il ne voie la peur dans ses yeux. Il ne dit rien et elle se garde bien de le relancer.
Le lendemain matin, une fois Mohamed parti travailler, Zineb commence à peine à ranger la cuisine quand le téléphone sonne. «Bonjour», dit une voix masculine. «Bonjour répond-elle, ça va ?», «Est-ce que je peux venir ?», reprend la voix : «Oui, il est parti.» Elle raccroche. Une demi-heure plus tard, quelqu'un sonne à la porte d'entrée. Zineb va ouvrir et se retrouve en face de Madjid elle le fait entrer et asseoir au salon : «Je te sers un café ?»
«Non merci, je suis venu te voir profitant d'un rendez-vous de travail à l'extérieur, mais je ne pourrai pas rester longtemps», regardant plus attentivement la jeune femme, il lui dit : «Qu'est-ce que tu as ? ça ne va pas ?» «Je suis inquiète.» «Pourquoi ?»
«Je ne sais pas», dit-elle, en se mettant debout et en se tordant nerveusement les mains, «j'ai l'impression que Mohamed se doute de quelque chose». Pâlissant tout d'un coup, il se redresse d'un bond : «Comment ça ? Qu'est-ce que tu racontes ?» «Je te dis qu'il se doute de quelque chose, je le sens.» Se ressaisissant, Madjid va vers Zineb et mettant son bras autour des épaules, lui dit : «Calme-toi mon amour. De quoi t'inquiètes-tu ? De toute façon, nous étions d'accord pour que tu demandes le divorce.»
«Oui, d'accord, mais je me sens mal quand même de lui faire ça.»
«Allons, nous n'allons pas revenir là-dessus. Nous avons tous les deux tellement souffert de cette histoire et de notre culpabilité, mais notre passion a pris le dessus, nous n'y pouvons rien.»
Elle ne dit rien, elle sait qu'il a raison, qu'un retour en arrière n'est plus possible et qu'elle ne peut plus continuer à vivre avec Mohamed alors qu'elle se sait consumée par le feu de la passion qu'elle nourrit pour Madjid. Mais elle appréhende par-dessus tout le moment où elle devra affronter son mari.
En 3 ans de mariage, il a toujours été le parfait époux. Mais le cœur a-t-il une logique ? Jamais elle ne s'était sentie autant vivre, son corps vibrer de cette façon avant de connaître Madjid. Ses caresses la font renaître, ses baisers lui insufflent la vie tout en aspirant un peu de la sienne.
Inconsciemment, elle se tourne vers lui recherchant ses lèvres qui se renferment aussitôt sur les siennes. Comme à chaque fois, ils se laissent entraîner dans un univers où le temps s'arrête et l'espace s'efface. Combien de temps dure leur étreinte ?
Ils ne le sauront jamais. Ils retombent douloureusement sur terre au bruit des pas qui s'arrêtent à l'entrée du salon.(à suivre...)


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