Vision n A travers cet entretien, le DG de l'Institut a voulu mettre l'accent sur la nouvelle politique de la protection du produit oléicole. Infosoir : L'huile d'olive algérienne, une richesse importante et une potentialité économique, reste sans une réelle prise en charge. ll M. Mendil : C'est vrai , nous avons accusé un retard énorme pour considérer cette richesse économique très importante. Mais nous avons entamé, depuis peu, un programme très ambitieux et réfléchi et ce, par le développement de l'oléiculture dans les régions steppiques et sahariennes, la mise en place d'une politique de protection des terroirs et de diversification des produits par la certification et la labellisation des produits oléicoles. Nous avons aussi créer des groupements d'intérêts, et nous participons régulièrement aux salons internationaux et d'exportation. Enfin nous avons initié une politique de promotion pour le développement de la consommation de l'huile d'olive au niveau national . A propos de labellisation justement, qu'en est-il exactement ? ll Vous savez bien que pour qu'il y ait une opération de labellisation, il faut un territoire aux particularités naturelles, il faut bien des données naturelles ou une particularité historique culturelle… très importantes. Car un label c'est d'abord pour mettre en valeur le produit en l'associant à des spécificités bien définies d'une région pour une commercialisation et une promotion meilleures. Il faut aussi la formation d'un jury de dégustation de l'huile d'olive et la création de laboratoires d'analyses des produits oléicoles. Dans le cas de l'Algérie, nous n'avons retenu pour le moment que la région de Tala Hamza, M'Chedallah, Ighzer Amokrane et Tazmalt. Mais il faut reconnaître que pour le moment, rares sont les marques qui sont sur le marché local pour ne pas dire international. Car il faut des moyens de production importants et modernes, alors que chez nous, les propriétaires des huileries vendent leur huile au bord des routes … Existe-t-il des potentialités d'exportation de cette richesse nationale ? ll Oui, il y a quelques expériences où l'huile d'olive algérienne est exportée au Canada , en Espagne, en France et même aux USA, mais cela reste des petites quantités commandées à l'avance par des boîtes précises. Il faut aussi reconnaître qu'il existe une concurrence féroce entre les pays méditerranéens (l'Espagne, l'Italie et la Tunisie). Je répète que sans une labellisation, une production en quantité et en qualité, mais aussi la modernisation des équipements de production, l'option de l'exportation reste toujours improbable pour le moment. (*) Directeur général de l'Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne