Résumé de la 4e partie n Omar a fiévreusement préparé ses affaires pour aller chez son oncle. Sa sœur lui prête de l'argent. Il s'est levé de bonne heure pour prendre le premier bus et arriver dans la matinée à Alger. Son père l'a accompagné jusqu'à la gare routière et l'a fait embarquer. Il lui a fait les dernières recommandations, puis, plongeant la main dans la poche, il lui a donné quatre cents dinars. Quatre cents dinars pour passer deux mois de vacances ! Heureusement que sa sœur lui a rempli la poche la veille ! Il a mis sa valise dans la soute à bagages, mais il a gardé avec lui le bidon d'huile d'olive, caché dans un sachet que sa mère a donné à son oncle. Il l'aurait bien mis dans la soute également, mais son père a refusé de peur que les secousses du car ne le renversent. Le bus a mis un temps fou pour démarrer, attendant que toutes les places soient occupées. Omar avait cru un moment qu'il n'allait jamais partir. Il est enfin parti, et le jeune homme, encore mal réveillé, s'est assoupi, bercé par les ronrons du moteur. Mais cela n'a duré qu'un court instant. Aussitôt sur l'autoroute, le chauffeur a mis la musique : une musique endiablée, à réveiller un mort ! Il est donc resté éveillé, et comme la musique diffusée n'est pas à son goût, il s'est mis à regarder le paysage, pour passer le temps... Le bus a marqué une halte, quelque cent kilomètres plus loin, dans un relais. Il est descendu, a pris un café et a acheté un journal. Il pourra ainsi passer le temps jusqu'à Alger. Comme on l'a mis en garde contre les pickpockets qui écument les bus, il plonge, de temps à autre, la main dans la poche de sa chemisette pour vérifier que son portefeuille et le bout de papier sur lequel est inscrit le numéro de téléphone de son oncle sont toujours bien là. Son oncle a téléphoné la veille pour lui dire de l'appeler, dès qu'il sera à Alger. Il enverra quelqu'un le chercher. Il parcourt le journal et le dépose vite. Il n'a jamais été partisan de la lecture et des journaux il ne lit que les titres ! Pour passer le temps, il se met à imaginer la maison de son oncle. Il est allé, quand il avait une dizaine d'années, dans son appartement et il garde le souvenir d'une maison spacieuse, pleine de beaux meubles. La villa au bord de la mer, il ne la connaît pas ! Une villa, c'est forcément plus grand qu'un appartement, c'est aussi plus beau. Cela doit ressembler aux maisons de campagne, mais en plus joli et en plus raffiné... Il sait que son oncle est très riche et sa mère dit souvent que sa femme, sa belle-sœur, a des goûts de bourgeoise. Elle ne semble pas l'apprécier beaucoup et Omar soupçonne sa mère d'être jalouse d'elle. En tout cas, il garde d'elle le souvenir d'une femme élégante et très gentille, qui le régalait de bons petits plats. Il ne se souvient pas vraiment de sa cousine Nadia. Il se souvient seulement qu'elle était blonde et souriait tout le temps, mais il ne jouait pas avec elle... parce qu'elle était une fille, et que les garçons, à cet âge, ne jouaient pas avec les filles ! En revanche, il se souvient bien de son cousin Rafik qui, à cause de sa maladie, avait des difficultés à marcher. (à suivre...)